Accueil | Qui suis-je ? | Fanfictions | Fictions originales | Fictions en commun |
Disclamer : Ils sont à
Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout
cas, ils ne se sont encore jamais plaints.
Genre : frienship, romance.
Rating : T
Acteurs : Quatre, Trowa, Relena, Zechs,
Dorothy, Heero.
Début d'écriture
16/08/2020
Suite de
« Il n'y a pas que l'amour que ça tue ! »
Les malheurs de Trowa
Duo (partie 1)
AC 205
Trowa
avait continué son travail obnubilé par Duo. Il repensait également aux moments
avec Heero. C'est vrai en un sens, il n'avait pas menti, il lui avait dit qu'il
voyait Duo comme lui. Si son cœur saignait un peu, par rapport à Duo ce n'était
rien. La colère prenait le pas. Oui avec Dorothy, il était prêt à être un parmi
d'autres parce qu'il le savait dès le départ. Heero n'avait pas posé les règles
du jeu, il l'avait abusé, il les avait abusés froidement sans un regret en
plus. Oui, à refaire, il sait qu'Heero recommencerait directement sans rien
changer.
Il est
soulagé que sa journée soit finie, il veut encore s'excuser auprès de Duo. Il
doit être à la caserne. Il le voit mal noyer son chagrin dans un bar.
Après sa
douche, Trowa prend la direction du Magic Système, en bus, il en a pour une
petite heure. Il a le temps de réfléchir. Il se demande si Duo a une voiture
pour le reconduire. Peut-être qu'il y aura moins d'arrêts au retour. À force de
penser, il se rend compte qu'il ne connaît pas du tout Duo, il l'a très peu
fréquenté pendant la guerre et après. Il en sait ce que lui a dit Quatre et
Heero. Sa solitude ne date pas d'aujourd'hui. Pauvre Trowa raille-t-il
intérieurement.
Il
descend sur la place et prend d'abord la direction du Magic Système, il ne sait
même pas s'il peut rentrer comme ça dans les dortoirs.
Il pousse
la porte de l'établissement, il regarde autour de lui. Au bar, il y a Kay Louis
alors il se dirige vers lui.
—
Bonsoir, dit-il
— Trowa,
quelle nouvelle ?
— Je
cherche Duo Maxwell.
— Ce
n'est pas au bar que tu vas le trouver, s'il est rentré c'est dans sa chambre,
chez son copain ou la salle de sport.
— Et
c'est ?
— Sa
chambre : 2222, la salle de sport : derrière le bowling, son copain : personne
ne sait.
— On peut
rentrer comme ça dans les dortoirs ?
—
Digicode 1234, tout le monde pourrait l'hacker, c'est ridicule, crache Kay.
L'homme
au côté du jeune Preventers, un type efféminé lance :
— Surtout
quand on le donne à tout va. Il n'est pas à la salle de sport, j'en viens.
— Merci,
dit Trowa avant de partir.
Il sort,
traverse le parking et le parc avant d'introduire le code et pousser la porte.
Pas d'ascenseur, mais en montant les escaliers Trowa voit des chiffres lui
indiquant la direction à prendre. Les couloirs vont dans toutes les directions,
il ne serait pas étonné que les dortoirs soient construits dans un ancien
hôpital. Les chambres ne doivent pas être grandes.
Il finit
par trouver la 2222. Il frappe et attend, il y a quelqu'un à l'intérieur, on y
circule. La porte s'ouvre sur Maxwell.
— C'est
toi, entre.
Trowa se
dit qu'il a vu juste, tout ressemble à une chambre d'hôpital, minuscule, mais
complète, douche, w.c., mais un studio spartiate. Ils s'installent dans deux
clubs l'un en face de l'autre.
— Je
venais m'excuser.
—
Franchement, tu n'y es pour rien. Ce n'est pas toi qui lui as couru après.
— Non,
j'allais juste manger un bout comme j'ai fait avec toi, il y a deux ans.
— Je m'en
doute.
Maxwell
se lève, prend un cadre et le met dans un sac de course, son regard parcourt la
pièce où il y a une seule commode et un grand lit.
—
Qu'est-ce que tu fais ? demande intrigué Trowa.
— J'ôte
toutes traces de cet être immonde. Je suppose qu'il a des slips à lui chez toi,
lâche-t-il en donnant un coup de pied dans le sac.
— Oui
pour ne plus m'emprunter les miens.
— Le pire,
c'est qu'on ne peut même pas lui faire des reproches, il nous a prévenus : « Je
le vois comme toi. » Je l'entends encore me dire qu'on n'aura pas rendez-vous
quand je rentrais plus tôt que prévu. « C'est organisé depuis un moment, j'ai
envie d'y aller, tu n'aimes pas les films d'action. » Le pire, c'est que je
savais qu'il sortait aussi avec toi, mais je croyais en ami.
— Moi
aussi, il m'a dit la même chose. En plus, il me faisait sentir coupable après
le bowling, il râlait même parce que j'étais taiseux, il m'a dit : « Tu m'en
veux parce que je vois Duo de temps en temps. » Comme toi, j'ai cru à la même
fréquence, ce qui m'ennuyait c'est que tu me prennes du temps avec mon amant,
sans me rendre compte que c'était l'inverse.
— Il nous
a bien eus ce salaud. Je l'aimais tant que j'étais capable à tous les
sacrifices. Je lui ai même proposé de m'engager dans la garde de Relena qu'on
se voit plus. Il n'a pas voulu, il m'a dit : « Tu vas me distraire. » Salaud !
— Duo, tu
te fais du mal, il ne le mérite pas.
— Tu n'as
même pas l'air de lui en vouloir, réalise Maxwell.
— Je suis
beaucoup plus ennuyé par le mal que je t'ai fait inconsciemment. J'en étais
arrivé à me dire que sa façon de voir me laissait des loisirs et que ça me
convenait.
— Tu peux
rester avec lui.
— Non, un
peu comme pour Quatre, je vais finir par me demander tout le temps s'il me
ment. Et en relation sentimentale, je suis pour le monothéisme.
La
réplique fait sourire Duo, puis son regard accroche le sac et la colère noyée
de douleur réapparaît.
Trowa se
lève, attrape le cabas et se dirige vers la sortie.
— Si tu
n'as plus d'autres choses à lui rendre, j'y ajouterai ce qu'il a laissé chez
moi et je lui donnerai.
— Tout
doit y être, je jetterai à la poubelle le reste, il ne mérite pas plus. Merci,
Trowa, d'être passé.
— Tu as
toujours mon numéro, si tu as besoin de parler.
— Je n'y
manquerai pas.
D'un bon
pas, Trowa part vers l'arrêt de bus. Il ne sait même pas quand il y en a un
pour le centre-ville où il habite. Il regarde l'horaire et il est rassuré, il y
en a tous les quarts d'heure, il n'aura pas tant à attendre.
µµµ
Il garde
le sac dans lequel il ajoute les cinq slips, sa brosse à dents, le rasoir
jusqu'à la semaine suivante. Il le donne à Pagan sans un mot juste que c'est
pour Monsieur Yuy et il se met au travail.
Quand il
voit Heero apparaître dans l'allée, il se demande s'il va avoir le culot de lui
parler. Non, il passe sans lui faire un signe et ça le met encore plus en
colère. Alors pourquoi était-il sur les nerfs de penser qu'il allait lui parler
?
Tout
compte fait, il ne le prend pas si bien que ça de s'être fait doubler, mené en
bateau. Il était bien avec Heero, il l'aimait beaucoup. Jusqu'ici ses histoires
n'ont jamais eu l'intensité de sa relation avec Quatre. Point de vue sentiment,
il s'en rend compte. Est-ce qu'il ne pourra plus jamais aimer ?
Ça aussi
ç'a le démoralise. Il aime être avec son conjoint, mais son cœur ne s'affole
plus, c'est juste une habitude. Il apprécie sa compagnie et ne pas être seul.
Est-ce qu'il serait avec quelqu'un pour briser sa solitude ? Est-ce qu'il
serait un égoïste ? Il est peut-être là son problème. Ne pas arriver à faire
confiance et se donner corps et âme, mais pourquoi ?
Tout en
travaillant, Trowa réfléchit une fois de plus à sa vie. Il y a bien le cas
Middie Une. Il a sacrifié toute sa famille des mercenaires pour elle afin
d'éliminer un traître alors que c'était elle la coupable. Il a mis des années à
refaire confiance à quelqu'un et ç'a été Quatre qui à la longue l'a traité
comme un gigolo. Et ce n'est pas ses dernières expériences qui vont lui rendre
foi dans l'humanité.
Pourtant,
au fond de lui, il veut aimer quelqu'un et être aimé par lui ou elle, c'est un
rêve qui dort en lui alors dès qu'on s'intéresse à lui, il fonce tête baissée
en se disant que ça va être cette personne. En réalité, il a une telle soif
d'être aimé qu'il s'investit dans chaque relation espérant la fin de sa
solitude. Il va devoir faire attention et moins se laisser aller.
En voyant
Heero remonter une nouvelle fois l'allée sans s'occuper de lui, il se dit qu'il
ira rendre visite à Duo, voir comment il tient le coup.
C'est ce
qu'il fait après une douche rapide, il reprend les transports en commun
jusqu'au QG et dortoir des Preventers. Il commence par le Magic Système, on ne
sait jamais. Kay Louis y est encore, à croire qu'il vit sa vie là-bas. D'un
autre côté les chambres sont tellement petites qu'il a sûrement besoin
d'espace.
— Si tu
cherches Maxwell, il est dans sa chambre, il se prépare pour une mission, lâche
le jeune homme.
Trowa le
remercie et s'en va, il traverse le grand parking, il introduit le code qui n'a
pas changé. Rapidement, il se trouve devant la bonne porte et frappe. Des pas
précipités se font entendre avant que la porte ne s'ouvre.
— Trowa !
— Je
venais te dire que j'ai tout rendu à Heero.
— Entre.
Sur le
lit, Barton voit le paquetage ouvert
— Tu pars
seul en mission ?
— Non,
c'est très rare. Trowa, pourquoi viens-tu ?
— Je te
l'ai dit ! s'étonne-t-il.
— Tu
viens juste pour ça, retourner le couteau dans la plaie !
— Je
voulais savoir comment tu allais, avoue-t-il.
— Et tu
as cherché une excuse.
— Oui,
dit-il penaud.
— Tu n'as
pas à te sentir coupable. Et je fais aller. Je m'en remettrai avec le temps, je
suppose.
Maxwell
détourne le regard avant de partir vers la fenêtre. Trowa l'entend respirer
plusieurs fois profondément avant de se retourner. Il affiche un piètre
sourire.
— Tu veux
aller boire un verre ? propose Trowa.
— Non, je
pars dans trois heures. Mais quand je reviens, je t'appelle.
— Oui, ça
me ferait plaisir.
— Mais
pas pour parler d'Heero, prévient Duo.
— Il y a
d'autres sujets bien plus intéressants que ce type.
Trowa est
récompensé par un vrai sourire.
— Je vais
te laisser, tu as mon numéro ?
— Oui,
toujours.
— Sois
prudent.
— Je n'ai
jamais été suicidaire.
En
fermant la porte, Trowa se sent quand même coupable, il a bien vu la tristesse
dans le regard de Duo à l'évocation du suicide. Tout ce qui le ramène vers
Heero fait souffrir son ancien frère d'armes.
Tout en
travaillant, Trowa pense souvent à Duo, il se demande s'il va le rappeler ou si
c'était simplement une phrase pour se débarrasser de lui. Une semaine déjà. En
allant chez Relena, il voit à nouveau Heero passer. Depuis qu'ils sont séparés,
il ne l'a jamais autant vu sur son lieu de travail. Que cherche-t-il ? Il
espère qu'il revienne sur sa décision ? C'est mal le connaître. Maintenant, il
est tracassé par Duo et le mal qu'il lui a fait involontairement.
Alors
qu'il range les outils dans le cabanon qui sert aussi aux gens qui cultivent
dans les jardins du « Bio pour tous » son GSM sonne dans sa poche. Il le sort
pour voir que ce n'est pas patron, mais un numéro qui n'est pas dans son
répertoire.
— Allo !
dit-il.
— C'est
moi, je suis rentré, il y a une heure. Si tu es toujours partant pour aller
boire un verre.
— Bien
sûr.
— Merci,
on se retrouve au Grenadier, si tu veux bien.
— On ne
peut pas aller ailleurs, c'est Heero qui me l'a fait découvrir, lâche Trowa.
— En
plus, il t'emmenait dans mes restaurants. Je ne comprends pas que je n'ai pas
su avant, soupire Maxwell.
— En
extérieur, on ne se touchait pas.
— Oui,
pareil, il disait que les gens n'autorisaient pas tous l'homosexualité. Ça
l'arrangeait le salaud.
— Tu
connais le café des délices près de la gare ? Propose Trowa.
— Non,
mais je vais trouver, à dix-huit heures ? Ça te va ?
— Oui,
j'y serai, ils font la petite restauration.
Au moment
où il raccroche, il espère ne pas tomber sur Zechs, c'est là qu'ils ont eu leur
premier rendez-vous. Seulement, il ne sort pas assez pour en connaître
d'autres. Il faudra qu'il fasse des recherches pour se créer des points de
rencontre sans souvenirs.
Il
remonte dans la camionnette et se dépêche de clôturer sa journée en rendant ses
fiches de prestation que son patron puisse facturer aux clients.
Il prend
une douche pour ôter la transpiration du travail et la terre qui le recouvre à
certains endroits. Il y a belle lurette qu'il ne se douche plus au matin, un
petit coup à l'évier c'est bien suffisant à ses yeux.
C'est
avec une certaine impatience qu'il se dirige vers le café des délices. Il est
soulagé de voir que Zechs n'y est pas. Il réalise que ça fait un moment qu'il
ne l'a pas vu au palais. S'il était mort, il l'aurait appris. Ses tracasseries
sont interrompues par Duo qui arrive, en jeans noir et pull à col roulé rouge
sous une veste noire. Il soupire légèrement en constatant que c'est ce qu'il
mettait à l'entre-deux-guerres. Il ne l'avait pas revu ainsi depuis un moment
comme si les habits reflétaient son moral.
Il lui
fait un signe pour attirer son attention et il voit la tristesse quitter ses
traits. Et lui se sent à nouveau coupable. Ne pourrait-il pas se dire qu'il lui
a rendu service ? Non, il se sent encore plus petit avec cette approche.
— Je ne
connaissais pas. Tu habites tout près ? commence Duo en s'installant en face de
lui.
— Un bon
kilomètre cinq cent, c'est Zechs qui m'y a donné rendez-vous.
— Ah oui,
tu es sorti avec lui, Heero me l'avait dit. Tu veux qu'on change ?
— Non,
j'ai tourné la page, il y a un billard si ça t'intéresse
— Oui,
pourquoi pas? Pas certain que j'apprécie encore le bowling, soupire-t-il.
— Duo, tu
ne vas pas renoncer à ce que tu aimais à cause de lui tout de même, s'indigne
Trowa.
— C'est
vrai que c'est ridicule. Mais pour l'instant, je ne sais pas si j'y arriverai.
Quand je regarde mon lit, je le vois dedans qui me sourit.
Trowa met
sa main sur celle de son vis-à-vis pour le soutenir avant de dire :
— Tu ne
peux pas repeindre ?
— C'est
une idée, ça m'occupera en plus.
— Puis
ton meuble, à la place du fauteuil.
— Merci
Mec, tu es un vrai frère.
Barton
lève la main pour commander puisque le serveur n'a pas l'air de venir à eux.
— On
commande au bar d'habitude, râle-t-il.
— Un
croque-monsieur et un thé à la menthe.
— La même
chose, mais avec une bière, ajoute Duo.
— D'après
Kay Louis, tu ne bois jamais.
— Oui, en
général, je ne bois pas. Mais j'ai vraiment besoin de me changer les idées.
— Tu es
en voiture ? demande Trowa.
Il sait
qu'il y a une trotte jusqu'au QG.
— Oui,
j'en ai emprunté une à la base.
— OK,
s'il faut je te ramènerai.
Duo lui
fait un piètre sourire, mais oui, il a envie de faire des choses pour oublier
sa vie, même des choses qui ne lui ressemblent pas. Si l'alcool permet l'oubli,
autant essayer.
Trowa se
dit qu'un verre ne peut pas lui faire du mal, seulement il ne le laissera pas
plonger là-dedans, Heero ne le mérite pas.
Tout en
mangeant, ils parlent de tout, de rien. Pour ne pas laisser Duo dans ses
sombres pensées, Barton l'entraîne vers le billard quand la table se libère.
Même en
jouant, Maxwell commande une deuxième bière, il est presque saoul à la fin de
la partie, souriant niaisement et n'ayant plus les gestes très assurés.
Il est
vingt et une heures, Trowa paie les consommations et le repas.
— Viens,
je te ramène, dit-il tendrement.
— J'ai
pas envie d'être seul.
Trowa
réfléchit, il ne va pas dormir à la caserne, il sera trop loin pour reprendre
son travail demain.
— Tu veux
dormir chez moi ?
Duo
secoue rapidement la tête de haut en bas, un grand sourire benêt sur les
lèvres. Ils partent ensemble, Trowa fait grimper Duo côté passager avant de
monter lui-même et de démarrer. Certes, ce n'est pas loin, mais c'est mieux
ainsi, il y aura déjà les trois étages à lui faire escalader vu son état et que
l'ascenseur n'est toujours pas réparé.
Arrivé
devant son appartement, Trowa ouvre la porte, Maxwell laisse son regard
parcourir le tout.
— C'est
grand, lâche-t-il.
— Par
rapport à chez toi, c'est sûr. Je te montre la salle de bain et au lit.
Duo se
débarbouille, vide sa vessie et ôte son jean et pull. En slip et T-shirt, il se
glisse dans le lit pour dormir presque directement.
Trowa se
levant à six heures, ne traîne pas, il prépare ses tartines pour le lendemain,
passe par la salle de bain pour une toilette rapide. Il sourit en voyant les
affaires de son ami pliées sur le coin du buffet, lui qui a l'habitude de tout
mettre en boule dans un coin avant d'aller à la douche, il a fini par mettre un
panier à linge là pour ne plus le ramasser.
Il se met
au lit et s'endort bercé par la respiration de Maxwell qui ronfle légèrement.
Au matin,
Duo n'a pas l'air d'avoir bougé. Alors, il lui prépare un grand verre d'eau et
des cachets, on ne sait jamais. Il déjeune en silence. Au moment, où il va tout
ranger, il s'arrête, autant le laisser pour son ami s'il a envie de manger
aussi.
Un petit
détour par la salle de bain et il est parti, Duo dort toujours comme un bien
heureux.
Tout en
travaillant, Trowa se demande si Duo sera toujours là quand il va rentrer ou
s'il sera parti comme un voleur. Il doit admettre qu'il n'a pas tellement
croisé Duo durant la guerre ni après, mais sa compagnie a réellement été
agréable hier. Et si ça fait du bien à son ami, il renouvellera l'expérience,
en espérant qu'il ne se saoulera pas à chaque fois. Il y a d'autres moyens
d'oublier, il y a d'autres moyens de s'amuser.
C'est
avec une légère impatience qu'il prend la direction de son domicile. Il pousse la
porte et s'étonne d'entendre un ronflement. Il va jusqu'à la chambre et y
trouve Duo toujours en train de dormir. Celle-là il ne s'y attendait absolument
pas.
— Duo ?
s'inquiète-t-il.
Maxwell
redresse la tête, cligne plusieurs fois des paupières puis regarde à droite, à
gauche pour se situer.
— Oh ! Tu
vas travailler, tu veux que je parte ?
— Non,
j'en reviens. Tu as dormi tout ce temps ? s'estomaque-t-il.
Duo se
met sur le dos dans le lit et s'étire.
— Oui, ça
m'arrive souvent au retour de missions. Je suis capable de dormir deux jours
non-stop, sourit-il.
— Tu n'as
pas mal à la tête ?
— Non, je
peux vite utiliser les toilettes avant ta douche.
— Oui,
oui, vas-y, je vais vider mon sac.
De ce
pas, Trowa part vers la cuisine où il dépose sa boîte à tartines et gourde dans
l'évier. Il ouvre le frigo pour voir ce qu'il peut faire à manger. Il peut
réaliser des pâtes carbonara, il a des œufs et du jambon.
— Merci,
je ne vais pas t'encombrer plus longtemps, lâche Duo en entrant dans la pièce.
Il a
repassé ses vêtements de la veille.
— Tu peux
rester, j'allais nous faire des spaghettis si tu veux.
— Oui, je
veux bien. La voiture est ici devant ?
— Oui, tu
dois la ramener ?
— Non,
c'était pour être certain de ce que je me souvenais. Je n'aime pas cette
sensation de perdre le contrôle. Je crois que ça ne m'arrivera plus d'en boire
autant.
— C'est
surtout que tu n'en as pas l'habitude, tu es plus vite saoul. Un petit verre
n'a jamais fait du tort tant que ça n'est pas régulier, dit-il en partant vers
la salle de bain.
Il se
lave rapidement pour ne pas laisser son invité seul trop longtemps.
Il
retrouve Duo debout devant la fenêtre, les mains dans le dos.
— Ça va ?
s'inquiète Trowa.
— Oui, tu
as une belle vue. Tu habites presque en face de ton lieu de travail, on dirait
?
— Oui,
c'est comme ça que j'ai vu que c'était à louer.
Maxwell
se retourne et plisse des yeux.
— Quand
tu étais avec Relena ?
— Je l'ai
gardé, ce n'était pas pour le prix du loyer. J'ai remis ma location quand je me
suis remis avec Quatre et je me suis dit que ça ne m'arrivera plus de devoir
aller à l'hôtel.
— Je
devrais peut-être faire pareil. Je me sens tellement à l'étroit. Mon
appartement à trop de souvenirs aussi.
— Tu es
un grand garçon, tu dois savoir ce qu'il y a de mieux pour toi. Si tu ne sais
pas vivre sans Heero et que tu sais qu'il est comme ça, c'est aussi ton choix.
— Non, ça
je ne peux pas. Je n'arrête pas de me demander s'il m'aimait au moins un peu.
— Duo, je
crois qu'il est juste comme ça, il profite de la vie, fait les choses qu'il a
envie de faire dans le privé pour tout ce qu'il assume pour le maintien de la
paix. Il profite des plaisirs de la vie à sa portée. Il me l'a toujours dit, il
ne veut pas s'engager, pas de mise en ménage.
— Il me
l'a dit aussi, trop de risques. C'était pareil pour moi, quand je pars, je ne
suis jamais sûr de revenir. Alors s'était chaud mes veilles de départ, comme si
c'était la dernière fois qu'on le faisait, dit-il légèrement rêveur.
— Pour
finir, je me dis qu'il avait plus de loisirs qu'il ne le disait.
— C'est
ce que j'en viens à me dire. Il avait toujours une excuse pour justifier qu'il
puisse se libérer. À part les déplacements de Relena, bien sûr.
— Je te
fais mes carbonara maison ?
— Tu veux
un coup de main ? propose Duo.
— Ce
n'est pas de refus.
Ensemble,
ils vont vers la cuisine. Ils continuent de discuter en cuisinant, en mangeant
et en faisant la vaisselle.
Voyant
Duo à nouveau triste avant son départ, Trowa n'hésite plus.
— Tu veux
encore rester ?
— Non, il
faut que je rentre au moins me changer et rendre le véhicule. Je vais aussi
faire du changement dans l'appartement, je peux pas squatter chez toi parce que
j'ai pas envie de rentrer, tu as ta vie.
— Sache
que tu es le bienvenu quand tu veux.
— Merci.
Maxwell
vient prendre Trowa dans ses bras et s'en va. Barton se rend à la fenêtre pour
le regarder monter dans la voiture. Une phrase de Duo lui tourne en tête : «
Est-ce qu'il m'a aimé au moins un peu ? » Et lui, est-il capable d'aimer ?
Il s'en
rend bien compte, il n'est pas détruit comme Duo, il est plus vexé de s'être
fait manipuler par Heero. De toutes les personnes qui ont traversé sa vie,
est-ce qu'il les a aimés ou est-il avec elles par facilité ?
Avec le
recul, il se dit que même Quatre, il y est retourné par habitude, ça lui fait
plaisir qu'on s'intéresse à lui, qu'on l'aime, il y trouve de la valeur, il
n'est pas un déchet de la société. Oui, le fait de ne pas connaître ses
origines le perturbe et l'empêche de s'aimer puisque même ses parents ne
l'aimaient pas.
Pourtant
Duo a l'air de s'aimer et être capable d'aimer, il n'a pas connu ses parents
non plus. Oui, mais lui a été aimé par Solo et le Père Maxwell et Sœur Hélène
quand il était en âge de se construire. Lui on ne peut pas dire que les
mercenaires l'aimaient et lui donnaient de la tendresse. Trowa se prend la tête
entre les mains, il a l'impression de tourner en rond qu'il ne sortira jamais
de ce cercle vicieux. Il voudrait tellement aimer à perdre la raison comme Duo.
Après un
soupir à faire plier un chêne, il part vers sa chambre pour se coucher quand il
se rappelle qu'il n'a pas fait ses tartines pour demain. Cette opération
effectuée, il peut aller se mettre au lit, il sort son livre du tiroir. Il aime
lire et hier, il n'a pas pu.
Il plisse
des yeux en regardant sa couche. Quand est-ce qu'il l'a fait ? Il le laisse
respirer jusqu'au soir. Le seul moment où il le fait c'est quand il change ses
draps. Il ne va pas se tracasser pour si peu, ça doit être Duo.
µµµ
Alors
qu'il rentre de sa dernière journée de la semaine, il voit Maxwell debout
devant son immeuble, les deux mains dans les poches. Il ouvre la fenêtre et lui
dit :
— Il y a
un problème ?
— Je
t'invite à souper.
—
J'arrive, je dois rendre la camionnette et ma fiche de prestation.
— Prends
ton temps.
Il espère
jusque son ami n'est pas là depuis des heures, il a eu une longue journée, rien
ne s'est passé comme il l'aurait voulu, des gros rochers dans un terrain que le
client voulait transformer en potager, même si le fils lui a donné un coup de
main pour les sortir, cela a pris du temps comme d'aller chercher des terres et
du terreau pour boucher les trous. Il explique tout ça à son boss en tendant
les papiers.
— Merci,
Trowa, passe un bon week-end.
— Merci
Patron, vous aussi.
Il se
dépêche de traverser la rue.
— Tu n'es
pas là depuis trop longtemps ?
Duo
regarde sa montre,
— On va
dire une grosse demi-heure.
— Je dois
encore prendre ma douche.
— Il n'y
a pas le feu au lac. Je prends toujours une douche aussi quand j'ai beaucoup
transpiré.
— Et tu
veux aller où ? demande-t-il en ouvrant la porte de l'immeuble.
— La
caverne d'Ali Baba, sourit Duo.
— Je ne
connais pas, répond-il en s'attaquant au troisième étage.
— Tant mieux,
c'est un restaurant marocain.
Maxwell
met sa main devant sa bouche et fait un pas en arrière. Au bruit d'horreur
qu'il entend Trowa se retourne. Surpris Duo bégaye :
— Je.. Je
n'ai plus pensé à Qua..Quatre.
— C'est
du passé et il n'était pas friand de ce genre de nourriture. Parfois, je me
demande s'il avait encore du sang arabe dans ses veines. Physiquement, il
passait plus pour un suédois qu'un Arabe.
— C'est
vrai, tu as raison. J'ai été surpris en voyant les Maganacs. Il y a un jeu de
fléchettes derrière le restaurant.
— Tu
aimes jouer, on dirait.
— Oui,
mais pour le plaisir, j'engage rarement de l'argent. Bon, j'aime gagner, mais
je ne vais pas en faire une maladie si je perds.
Trowa
ouvre la porte de son appartement en disant :
—
Mets-toi à l'aise, j'en ai pour une dizaine de minutes.
Il dépose
son sac dans l'entrée et part vers la sella de bain. Comme l'autre jour, il
essaye de faire vite pour ne pas faire attendre son ami. Cela le fait sourire,
ami, ils n'ont jamais été proches avant ce jour fatidique. Il n'y avait même
pas pensé avant. Il envoie ses vêtements de travail valser dans le bac et entre
dans la douche. Il faudra vraiment qu'il pense à ramasser ce bidon de gel
douche vide qu'il y a laissé.
Il se
frictionne de la tête aux pieds avant d'attraper l'essuie qui sèche sur le
radiateur depuis hier. L'essuie autour de la taille, il file une fois sec vers
sa chambre pour s'habiller. Montre en main, il a mis quinze minutes.
— Ça va,
je n'ai pas été trop long ? dit-il en arrivant.
Maxwell
est à nouveau le nez à la fenêtre.
— Non, tu
as une belle vue.
— Et ton
appartement, tu as réussi à le changer ?
— Oui, un
peu. Tu ne dois pas vider ton sac ?
— Non, ma
boîte à tartines est vide et les miettes dans la nature, ça peut attendre.
— Alors,
on peut y aller. J'ai dû emprunter une voiture, tu es fameusement en dehors de
la ville.
— Je
préfère, je ne suis pas un sorteur, dit-il en fermant la porte.
— Moi non
plus, mais c'est tellement petit chez moi que j'en ai vite marre. Regarde, j'ai
à peine fini les transformations qu'il faut que je sorte, sourit-il.
—
Pourquoi ne rejoins-tu pas les autres au Magic Système ? demande Barton alors
qu'ils arrivent sur le palier du premier.
— Ça te
dérange qu'on sorte ensemble ? s'inquiète Maxwell.
— Bien
sûr que non, mais les autres.
— Les
autres parlent souvent boulot, missions. J'ai besoin d'en sortir, pour y
retourner, lâche-t-il.
—
Logique.
— Pas
pour eux, on dirait.
—
Conduis-moi à ta caverne d'Ali Baba, dit Trowa en sentant que le sujet énerve
un peu son ami.
Le
restaurant est chaleureux, ils sont rapidement servis puisque c'est un plat
unique, thé à la menthe à volonté.
C'est à
la fin de la partie de fléchettes que Duo tend cinquante crédits à Trowa au
moment où ils prennent une autre tasse de thé.
— Pour ?
demande Trowa sans les prendre.
— Ta
participation au concours de bowling.
— Garde,
je n'en veux pas.
— Heero
m'a pas rouspété pour empocher ses quatre mille cinq cents crédits après me les
avoir réclamés, soupire Duo.
— Il t'a
demandé de les amener ? demande-t-il inquiet.
— Comme
je ne réponds pas à ses appels, il a envoyé un SMS me demandant sa part. Je
l'ai glissé dans la boîte aux lettres. J'ai eu un merci, c'est tout. Je le
hais.
Trowa
vient lui mettre une main sur l'épaule pour le calmer.
— Je
voudrais tellement tourner la page comme toi, soupire Maxwell.
— Je
crois que je ne l'aimais pas vraiment, il remplissait des besoins. Parfois, je
me demande si je sais aimer.
— Bien
sûr que si tu sais aimer. Qu'est-ce que tu racontes ? dit-il en portant sa
tasse à la bouche.
— Ça ne
me fait rien de quitter les gens, soupire Trowa.
— Tu t'es
fait une carapace pour ne pas souffrir. J'ai mis longtemps après Solo à
accepter à nouveau de faire confiance.
—
Pourtant le Père Maxwell et la Sœur Hélène ?
— Ouais !
Mais une fois en confiance, ils sont voulus se débarrasser de moi.
— Ton nom
? plisse des yeux Trowa.
— Tu
sais, il fallait bien en prendre un et le noir c'était pratique. Ses tenues,
j'en avais un stock, c'était plus ça. Après, j'ai fait confiance à Howard, lui
est toujours là, mais bon, il m'a jeté dans les griffes de G.
— Tu vois
encore Howard ? s'estomaque Trowa.
— Oui, il
travaille pour les Preventers maintenant avec le reste de Sweepers.
— Je
l'aimais bien.
— Il aime
bien tous les jeunes, surtout. On devient trop vieux.
— Tu ne
l'as jamais dénoncé ? s'informe Trowa.
— Pour
quoi faire, il fait plus de bien que de mal. Il chasse entre douze et quinze
ans et les trois quarts du temps, il offre un emploi en même temps, une
formation en sortant des gamins ou gamines de la rue.
— Quand
même, soupire-t-il.
— Tu
sais, j'ai déjà vu des flics amener des gosses en connaissance de cause.
— Ça peut
les détruire ! s'offusque Trowa.
— Comme
ça peut les sauver. J'estime qu'il a été ma chance de ne pas rester dans la
rue. Je travaille encore la mécanique, si un jour j'en ai marre je peux ouvrir
un garage, j'en ai la compétence. Les copains aiment bien partir avec moi parce
que je suis capable de réparer une bagnole en rade, en voler une le cas
échéant, un apprentissage que je dois à Howard et mon cul.
Trowa est
légèrement choqué, mais il est dans le même cas à la base, il le doit aux
mercenaires même s'il n'a jamais vraiment payé de sa personne, rien ne dit que
ça ne serait pas arrivé dans le temps. Miidi Une avait plus de difficultés de
ne pas se faire entraîner dans un coin. Il s'était même demandé si ce n'était
pas à cause de ça qu'elle les avait trahis au départ, par vengeance.
— Merci
pour la bonne soirée, je pars demain en mission, ne t'inquiète pas si tu ne me
vois plus rôder près de chez toi.
— Tu pars
à quelle heure ?
— Cinq
heures du mat. Il est vraiment temps que j'y aille.
Trowa
regarde sa montre, vingt-deux heures, il n'a pas vu le temps passer.
— Va, je
vais prendre un taxi.
— Je peux
te reconduire, sourit Duo.
Arrivé en
bas de l'immeuble de Trowa, Maxwell lui lance :
— Tu n'es
pas obligé de me tenir compagnie. Tu n'es pas responsable de ce désastre. J'en
suis persuadé maintenant, tu ne devais pas être le seul. Il se fâchait et me
menaçait de ne plus revenir quand je prenais des initiatives ou que je venais
le retrouver sans son appel. Combien de fois ne m'a-t-il pas dit : « Non,
Relena a une réunion, je dois être présent. » J'ai même eu droit à un : « On
part tôt demain, ça n'ira pas. », éclate-t-il de rire.
— J'en
suis venu à la même conclusion. Et j'apprécie ta compagnie. Allez sauve-toi et
soi prudent, reviens, dit Trowa avant de sortir du véhicule.
Il se
penche à la portière toujours ouverte pour voir les yeux de Duo se remplir de
larmes, ce qui le panique.
— Soit
prudent, il me le disait aussi. Jamais reviens, donne-t-il comme explication.
Il sourit
avant de mettre le contact, Barton referme la porte et le regarde partir. Il a
de plus en plus d'affection pour Duo. Il le trouve si vrai et courageux, il
regrette de ne pas l'avoir connu mieux durant la guerre. Il ne sait même pas le
genre de mission qu'il peut réaliser. Est-ce que c'est si dangereux ? Ils ont
discuté de tout, de rien, mais pas vraiment de l'important. Enfin, c'est
possible qu'il ne puisse pas en parler aussi. Il sait qu'il protège la paix
comme avant les soldats de l'ONU, mais pourquoi ne partent-ils pas alors pour
de plus longues périodes. Il faudra vraiment qu'ils en discutent.
À Suivre…
Si ça vous a plu, il y a
l'option