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Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints.

Genre : Tranche de vie

Rating : K +

Acteurs: Heero, Duo, Quatre, Trowa, Hilde.

Dernière séquelle de « Malade de toi ».


Attends-moi

Chapitre trois


Maxwell se lève de bonne heure, après le déjeuner, il rassemble ses derniers effets dans un sac aussi bien les draps, que le linge sale. Dans une caisse en carton, il glisse toute la nourriture qu'il y a chez lui, il ajoute les plats qu'il a reçus et va frapper chez la jeune voisine.

— Merci pour les repas, ça m'a fait chaud au cœur. Je repars pour L2 dès ce soir. L'appartement va être mis en location, j'espère que certains aliments vous seront utiles.

— Vous allez me manquer, prenez soin de vous.

— Toujours et merci pour tout, Heero rayonnait quand il s'occupait de Mélanie.

— Il m'a bien soulagé quand elle a fait ses dents à venir la chercher pour que je dorme sans qu'on lui demande.

— C'était tout lui.

Maxwell fait un dernier signe de la main et s'en va. La voiture, il va la vendre également là où ils l'ont achetée, il y a deux ans. Pour l'instant, il en a besoin pour conduire à l'aéroport ses affaires. Il remplit les documents et paye pour l'expédition dès lundi. Il glisse son sac de voyage dans une consigne après s'être changé dans les commodités de l'aéroport.

Il a bien avancé, il n'a pas eu le temps de penser à l'horreur que va être cette après-midi quand il va devoir dire au revoir au cercueil de son mari. Après c'est vrai qu'il aura ses cendres près de lui. Il secoue la tête pour chasser ses idées noires. Il doit encore amener les clefs à l'agence pour la location.

— Vous voulez garder des dates pour vous ou on peut louer à l'année ?

— Si je reviens, ce sera à l'hôtel, il est meublé, je ne reprends rien de ce qui reste dedans.

L'homme vérifie qu'il a bien toutes les informations et tourne le document vers Duo qu'il puisse le signer. Ce dernier le relit avant d'apposer sa signature. Il tend après toutes les clefs en sa possession.

— Vous pouvez garder un jeu.

— Pas besoin, vous avez plein pouvoir. Annie Chang a un double et vous ne pouvez pas le vendre sans son accord, je vous ai transmis ses coordonnées. Elle est la propriétaire nous laissant l'usufruit jusqu'à notre mort. Je vous ai laissé une copie de l'acte avec les documents de l'appartement.

— Je les ai vus, toutes mes condoléances, ajoute-t-il quand il voit son client se lever.

— Merci

Dehors, Maxwell regarde sa montre, il a le temps de vendre la voiture avant son rendez-vous avec Annie et son filleul. Chez le concessionnaire, il ne chipote pas, il accepte le prix proposé, il n'a plus le temps de marchander non plus. Une nouvelle fois, il se déleste d'une série de clefs et de papier. Il vérifie sur son application bancaire que l'argent est bien arrivé sur son compte et s'en va. Il est un rien en retard.

Quand il se présente à l'hôtel, Annie et An l'attendent dans le petit salon du hall. La jeune femme se précipite dans ses bras, la larme à l'œil. An les rejoint et passe un bras autour des épaules de sa fille.

— Je n'aurai jamais cru à Noël que c'était la dernière fois que je verrai parrain.

— Moi non plus, pour moi il était éternel, il avait tant de fois repoussé la mort, dit-il en tapotant le dos d'Annie.

— J'ai réservé pour midi à l'ombre du clocher, intervient An.

Maxwell regarde sa montre, ils ont quinze minutes pour s'y rendre.

— On peut y aller à pied, si tu le souhaites, ajoute-t-il.

— Oui, allons-y, rétorque Duo.

Annie s'extrait des bras de Maxwell, se frotte les yeux et lui sourit bravement. D'un même pas, ils se dirigent vers le restaurant.

— Papa m'a dit que tu voulais me demander quelque chose ?

— Te prévenir surtout, car j'ai réfléchi et je n'ai pas à te demander l'autorisation.

La réflexion fait sourire le père et la fille.

— Allez, ne tourne pas autour du pot, dit-elle.

— Je rentre sur L2, j'ai mis en location l'appartement ici. Tu décideras ce que tu en feras à mon mort. Je rentre avec toi. An tu as mon ticket ?

— Oui, c'est pour la navette de vingt une heure d'Annie.

Cela rassurait même An de savoir que son parrain ferait le trajet de nuit avec sa fille, elle allait arriver à une heure du matin sur L2.

Annie s'arrête de marcher. Elle regarde à droite puis à gauche, se mord la lèvre avant de dire d'une petite voix.

— Il y a quelqu'un dans ta maison, un jeune que j'essaye de sortir de la rue.

Maxwell sent la colère monter en lui, pas parce que quelqu'un est chez lui, mais :

— Tu es folle, on peut aider, mais jamais chez soi, bon Dieu.

— C'est pour ça que j'ai proposé ta maison.

— Qui est dans tes murs, gronde-t-il. Depuis combien de temps ?

— Une semaine, mais il n'a aucun code, se justifie-t-elle dans ses petits souliers.

— Encore une chance, mais ça se trouve avec l'usure sur les chiffres.

— Tonton, ne vois pas le mal partout. Il travaille la journée, il travaille même très bien, il apprend vite.

— Je me ferai une idée quand je serai là. Au moins, je pourrai le surveiller, soupire Maxwell.

— Je lui ferai installer un canapé-lit dans le salon, propose Annie.

— Chez moi, insiste Duo.

— Je ne le voyais pas autrement, sourit-elle.

Ils reprennent leur marche. Est-ce qu'il a gardé de vieux réflexes ? Est-ce que oui, il n'arrive pas à faire confiance à ce qui sort de la rue? Pourtant, Andy et Alicia en viennent ! D'où vient ce pressentiment ? Il essaye de ne plus y penser. Il écoute les discussions entre le père et la fille qui sont heureux de se retrouver même s'il le sait, ils discutent beaucoup par vidéoconférence, ce n'est pas la même chose.

Maxwell se force à manger même s'il n'a pris qu'une entrée. Il voit les deux autres surveiller son assiette.

— Tu as des choses à reprendre à l'appartement ? demande Annie au milieu du repas.

— Non, tout est déjà à la station de navette ou chez le transporteur.

— Vous aviez prévu de retourner sur L2 ? s'étonne An de la rapidité de l'action.

— Non, j'ai aussi beaucoup donné. J'ai loué meublé. Tous les documents sont au nom d'Annie, répond Duo.

— Tu ne vas pas faire une bêtise ? s'inquiète An.

— J'avoue que j'y ai pensé, mais non, je veux juste ne pas vivre dans mes souvenirs.

Il regarde sa montre pour voir qu'il est temps d'y aller. Le plus difficile reste à faire pour lui, se séparer de l'enveloppe charnelle de l'homme de sa vie.

Ensemble, ils se dirigent vers le funérarium. Quatre a prévu des voitures pour ceux qui n'en ont pas afin de participer au convoi funéraire. Maxwell, Annie et An dans la première voiture. Winner, sa femme et certains de ses enfants dans la deuxième. Trowa et Charlotte dans la troisième. Duo se doute de qui est dans la quatrième toute vitre teintée. Il ne peut pas lui interdire.

Le cortège s'ébranle jusqu'au crématorium. Duo n'a pas prévu une grande cérémonie. Il est touché de voir qu'il y a quelques voisins qui les attendent là, comme le poissonnier et Hilde. Il s'était demandé si elle pourrait revenir de son voyage. An ne lui a rien dit. Après une légère accolade, elle marche à ses côtés et le soutien.

Dans la petite salle, les invités s'installent de chaque côté du cercueil. Duo juste à côté. La photo est réinstallée dessus, l'homme du crématorium s'éclaircit la voix et commence à lire un texte que Maxwell a choisi sur l'amitié. Tout le monde l'écoute la larme à l'œil.

Il y a un silence avant qu'il ne reprenne :

— Maintenant, si vous voulez bien venir vous recueillir sur le cercueil à tour de rôle. La salle du buffet sera à votre disposition durant la crémation. Nous nous retrouverons ici dans deux heures pour la remise des cendres.

Maxwell est le premier à se lever, il vient mettre sa main sur le cercueil, le caresse légèrement et dans un murmure lâche :

— Je t'aime, tu me manques atrocement.

Quand il est assis, les autres commencent à se recueillir. Certains font une simple prière, d'autres mettent la main sur le cercueil. Relena l'embrasse à la hauteur de la tête en repartant, elle jette un regard noir à Duo.

Le moment le plus pénible pour Maxwell reste de voir partir le cercueil. Il a envie de se précipiter derrière lui et d'aller se coucher dessus pour mourir et ne faire plus qu'un. Ils ne seront plus jamais un.

An prend la main de son parrain pour le soutenir comme lui l'avait soutenu quand il a perdu la seule femme qu'il a jamais aimée au point de ne pas vouloir refaire sa vie avec des femmes qui sont passées dans son lit.

— On survit, parrain, on survit.

Maxwell lui sourit tristement. La douleur qu'il a eue au départ de Wufei n'est rien comparée à celle qu'il ressent en ce moment. Il est broyé en deux.

Le maître de cérémonie revient et leur propose de passer dans la salle de réception. Duo voit Relena partir, au moins elle a cette décence.

Selon sa demande, il y a un buffet de tartes à la cerise, la préférée d'Heero et du café. Pour ceux qui veulent autre chose, il y a de l'eau plate ou gazeuse et des brioches.

Autour de Duo, il y a ses amis de toujours, Trowa, Quatre, Hilde, An, Annie et leur conjoint pour ceux qui ont fait le déplacement. Les autres connaissances sont reparties. Rapidement les discussions s'enchaînent sur des anecdotes liées au défunt. Il y a des rires, c'est bien connu, c'est aux enterrements qu'on s'amuse le plus. Tout ça fait du bien à Duo.

— Quand je l'ai vu débarquer pour faire des pièces en fonderie et comme il s'acharnait à tout bien réaliser, je sentais qu'il brûlait d'amour pour toi, raconte Hilde.

— Oui et moi, je ne croyais qu'en son amitié à l'époque, réplique Maxwell.

— Si j'avais su en faire, je serai venu aussi, affirme Barton.

— Moi aussi, ajoute Quatre. Mais Heero voulait gérer tout, tout seul. Il voulait tellement que tu le remarques, que tu vois son amour.

— Depuis le temps, tu peux me dire avec qui tu sortais à l'époque, lâche Hilde avec un grand sourire aux lèvres.

Un froid est jeté dans la pièce. Maxwell écarquille des yeux de surprise. Il y a si longtemps que cette histoire n'était pas remontée à la surface. Il regarde de façon désespérée Quatre puis Trowa, se mord la lèvre inférieure.

— Maman, tu n'as pas encore compris ou tu ne veux pas comprendre ? Réfléchis, additionne un plus un. Pourquoi est-ce que tonton pouvait tellement en vouloir à papa ?

— An ! s'indigne Duo.

— J'ai trouvé tout seul, si je me trompe dis-le parrain.

Le silence lui répond.

— Je t'ai volé ton compagnon de l'époque. Oh Duo, je suis désolée, si j'avais su.

— Tu n'as rien fait. Il était avec moi pour de mauvaises raisons et il allait me quitter de toute façon. Il t'aurait recontacté une fois installé sur le satellite Preventer.

— Pourquoi t'être tu autant de temps ?

— Il avait honte de cette relation. C'est lui qui en souffrait le plus. Une fois qu'il est mort, ça n'avait plus d'importance. J'aime Heero bien plus que je n'ai jamais aimé Wufei. J'ai aussi été vexé de sa façon de partir, de ce qu'il m'a dit à l'époque. C'est aussi pour ça qu'Heero lui en voulait autant, pour le mal qu'il m'a fait. Il lui en voulait peut-être plus que moi à la longue, sourit Duo.

Les discussions reprennent plus légères. Hilde lui prend la main de temps en temps comme pour s'excuser encore et encore. Maxwell finit par trouver ça gênant. Il décide de l'emmener plus loin pour parler entre quatre yeux.

— Je suis tombé amoureux de Wufei durant la guerre. Heero est tombé amoureux de moi à la même période. Quand il a voulu se déclarer, je venais de commencer ma relation avec Wufei. Lui se donnait simplement bonne conscience en m'aimant et il y voyait aussi un moyen de ne pas être frustré sexuellement. Wufei est tombé amoureux de toi quand on est parti en vacances ensemble. Il a voulu me quitter au retour de vacances, mais je devais me faire opérer et partir en convalescence. Il est resté par obligation, un peu aussi parce qu'il se doutait que les autres lui pourriraient la vie s'il mettait ma société en difficulté. Quand vous vous êtes embrassé, plus rien n'a eu d'importance, il savait en plus qu'Heero m'aimait et viendrait à mon secours, il n'a plus eu d'obstacles sauf que je te raconte tout. Chaque fois que j'arrondissais les angles, il me blessait. Il aurait préféré que tu ne me choisisses pas comme parrain.

— Je suis quand même désolée.

— Il m'aurait quitté de toute façon à mon retour de convalescence avec ou sans toi, affirme-t-il.

— Beaucoup d'ombres viennent de disparaître, comme j'ai été aveugle.

— On avait des problèmes de couple depuis presque un an et j'ai été aussi aveugle que toi !

— Et Heero attendait, sourit-elle.

— Je savais qu'il attendait quelqu'un. On en discutait comme « son futur », ça me fait bien rire maintenant. Il disait que le compagnon de son futur le rendrait malheureux et qu'il serait là quand il aurait besoin de lui. Je n'ai rien vu alors que tout le monde voyait qu'il brûlait d'amour.

— Et ça va aller sans lui ?

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ? Le pauvre va encore devoir m'attendre.

Ensemble, ils rejoignent leurs amis. Le maître de cérémonie vient justement les prévenir. Tout le groupe part vers la petite chapelle. Ils se réinstallent, il y a moins de monde.

— Nous sommes à nouveau réunis pour honorer la mémoire et les cendres d'un ami, d'un mari, d'un compagnon de vie. Poussières nous retournons, tous à la poussière.

Toutes les têtes s'abaissent quand l'encens est dispersé autour de l'urne. Puis après un temps qui semble énorme à Duo, celle-ci apparaît devant ses yeux.

— Suivant vos désirs, je vous remets les cendres de votre mari. J'ai donné tous les documents à Monsieur Winner, il m'a dit qu'il vous les transmettra. Encore toutes mes condoléances. Vous pouvez garder la chapelle une dizaine de minutes. Il y a une autre cérémonie qui suit.

Maxwell comprend le message, rapidement, tout le monde vide les lieux. De toute façon, il a une navette dans moins de deux heures maintenant. Il est temps de partir pour une autre vie. Il embrasse ses amis, récupère les documents et factures à honorer. Les certificats de décès. Il a encore pas mal de démarche à faire, mais les réalisera de L2 par mail. Il en profitera pour vérifier que ses affaires sont en ordre pour le notaire qui doit régler son décès qu'An n'ait pas trop de tracas.

Son filleul décide de les accompagner au port spatial pour leur dire au revoir. Dieu sait quand il reverra sa fille sans devoir aller sur L2.

— Je te la confie.

— Papa ! s'indigne Annie.

— On va prendre soin les uns des autres ne t'inquiète pas, rassure Maxwell.

Une dernière embrassade et ils montent dans la navette, l'urne bien calée dans son sac de cabines.

À Suivre…

Chap 2 - Chap 4

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