Ecoute-moi 22

Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints. Les autres personnages ne faisant pas partie de l'univers de GW sont ma propriété.

Genre : Hurt/confort/Amitié, tranche de vie.

Acteurs : Heero, Duo, Wufei, Quatre, Hilde, Lady Une.

Note de l'auteur : Vision de Duo de Ne fais pas la sourde oreille. L'histoire reprend au chapitre 19. Et écoute-moi continue depuis le chapitre 11 ^^

Début d'écriture 24 avril 2012

Chapitre 22

Heero en arrivant au travail gare son véhicule à son emplacement au sous-sol. Ils sortent chacun de leur côté du véhicule, Yuy attend son compagnon. Ensemble, ils prennent l'ascenseur jusqu'au rez-de-chaussée.

Le métis pointe le premier sa carte comme souvent. Il regarde les caméras en attendant que son compagnon pointe la sienne.

-« Il y a un problème ? » Demande le Lieutenant devant l'attitude de son binôme.

D'habitude, Heero file à son bureau pour se mettre directement au travail. Duo restant pour dire deux mots à l'un ou à l'autre.

Yuy s'avance vers lui, lui passe une main derrière la nuque pour le tirer vers sa bouche et pouvoir l'embrasser sans vergogne. L'autre main du métis détache deux boutons de la chemise kaki de son amant pour venir caresser et pincer un peu le mamelon.

Maxwell a voulu faire un pas en arrière. Seulement la main sur sa nuque l'a empêché. Alors autant en profiter aussi, il finit par mettre une main dans le dos du métis et l'autre sur le fessier de son homme.

Duo n'aurait pas imaginé que c'était cette solution qu'utiliserait son amant pour faire taire la rumeur. Non, il avait plutôt imaginé descendre avec lui au premier étage, quitte à faire croire qu'ils avaient fait des choses aux toilettes et empocher la somme du pari.

-« Capitaine Yuy, ce n'est ni l'endroit, ni le moment pour cela ! » Gronde Lady Une.

Maxwell se détache à regret du métis pour constater qu'il y a bien une quinzaine de Preventers autour d'eux. C'est sûr que cela va parler autour des machines à café.

C'est la main sur sa joue qui ramène le regard de Duo sur son amant. Ce dernier le regarde tendrement, il n'a jamais vu autant d'amour dans ses yeux, son cœur s'emballe. Ils sont seuls au monde.

Maxwell avance un rien son visage vers le métis. L'index d'Heero se dépose sur ses lèvres pour le repousser un peu. La deuxième main de son compagnon vient chercher la sienne et il l'entraîne vers leur bureau.

-« On ne peut pas s'arrêter au premier ? » Tente Duo.

-« Pas pendant le service. »

-« Encore une chance que tu n'as pas fait ça un vendredi. » Soupire-t-il.

Il se rend bien compte qu'il va devoir rester avec sa frustration jusqu'au soir.

-« Une fois dans ton dossier, cela n'aura plus la même importance. » Insiste Yuy en le poussant dans le bureau.

Maxwell ne sait pas où son compagnon va. Lui va s'installer en soupirant sur son siège, il allume son portable pour commencer ses recherches sur le père du bébé de Sarah en attendant Virginie. Dans deux heures, ils devront se rendre auprès de Sabrina Loubmayer. Il dépose déjà les deux cahiers à la place de son bleu.

-« Vous les avez déjà finis. » S'émerveille Virginie en entrant.

-« Oui, cet après-midi on a rendez-vous avec le père du bébé. »

-« Vous avez trouvé des éléments intéressants ? » Demande la jeune femme.

-« Lis, on en discutera plus tard. Dans deux heures, on part. » Rappelle-t-il.

Pendant ce temps, Maxwell compulse les notes des policiers et les classe comme il a toujours fait, par ordre alphabétique pour les retrouver plus facilement.

Après huit ans, il n'est pas sûr d'obtenir de nouveaux emplacements où Sarah aurait pu se rendre avant de disparaître. Néanmoins, il fait la demande à l'émetteur de son GSM, on ne sait jamais. Il expliquera tout ce qu'il a fait plus tard à Virginie.

Duo ne peut que constater que les policiers ont bien réalisé leur travail. Il ne peut espérer trouver un élément qu'ils n'ont pas trouvé. Ils ont même interrogé Sabrina et le père de la petite Monica, le bébé.

Alors qu'il arrive à la fin de sa lecture, Duo se demande s'il n'a pas fait une bêtise. Il va devoir expliquer tous les fichiers qu'il vient de lire, alors qu'il aurait pu profiter de l'absence d'une demi-heure d'Heero pour le faire.

Le seul avantage, c'est qu'ils viennent d'avoir la paix pendant deux heures, elle n'a pas babillé.

-« Virginie, on y va. »

-« Déjà ? Je n'ai pas fini, je ne suis qu'au début du deuxième. »

-« J'ai vu, tu finiras après l'interrogatoire de Sabrina Loubmayer. » Dit Duo en se levant.

Il met son portable en veille qu'il ne se coupe pas et s'en va vers les sous-sols pour prendre un véhicule de fonction.

Au bout de vingt minutes de conduite, le Lieutenant se gare devant une belle maison. Il sonne, on lui ouvre rapidement.

-« Bonjour, Lieutenant Maxwell et stagiaire Scheiffer, nous venons pour le dossier de Sarah Lopez, je vais ai sonné hier. »

-« Oui, entrez. Je ne sais pas si je saurai vous aider, c'est si loin maintenant. » Dit-elle en les guidant jusqu'à la table de salle à manger.

-« On ne sait jamais. Vous avez hébergé Sarah place des combattants. » Commence-t-il.

-« C'est bien ça, elle est restée six semaines, puis elle est partie avec toutes ses affaires. » Réplique la jeune femme.

-« Vous savez où elle est partie ? » Interroge Duo.

-« Non, je l'ai dit à l'époque. Sa mère venait tous les trois jours. Sarah et moi on a fini par en avoir assez. Elle m'a dit, si tu ne sais pas, elle ne va pas t'ennuyer. C'est pour ça que j'ai cru qu'elle avait aussi changé de numéro de téléphone pour fuir sa mère également. » Expose Sabrina.

-« Vous connaissiez Roger Heyers ? » Demande Maxwell.

-« Pas personnellement, je savais que c'était le père de Monica. » Rétorque la jeune femme.

-« Vous l'auriez croisé en rue, vous n'auriez pas su lui demander des nouvelles ? » S'informe-t-il.

-« Non. »

-« Vous savez pourquoi elle est partie de chez vous ? » Demande-t-il en dernier recours.

-« Elle avait trouvé une place de nounou. Elle allait être nourrie et logée. Elle pourrait garder sa fille et la surveiller en même temps que les deux enfants du couple. » Énonce Sabrina.

-« Vous savez qui lui a trouvé la place ? » Demande Duo avec un regain d'intérêt dans la voix.

-« Oui, une agence intérimaire, start travail. Elle était folle de joie, elle disait qu'elle serait payée pour être maman au foyer. »

-« Pourquoi ne pas avoir donné ses renseignements aux policiers ? » S'étonne Maxwell.

-« On ne me les avait jamais demandés. Je ne pensais pas que ça puisse être important. Où elle était, je n'en savais rien. Je n'ai jamais eu l'argent qu'elle me devait. Mais, j'aurai aimé avoir de ses nouvelles. »

-« Sarah n'avait pas de bons contacts avec sa maman ? » Insiste-t-il.

-« Autant son père était autoritaire, autant sa mère l'envahissait. Elle la considérait comme un bébé qui ne savait rien faire seule. Je crois que c'est pour ça qu'elle a aimé Roger. Il croyait en elle. Quand elle lui a dit qu'elle était enceinte, il lui a dit qu'il ne quitterait jamais sa femme, mais qu'elle ferait une très bonne mère. C'est pour ça qu'elle l'a gardé. » Explique Sabrina.

Une fois de retour dans la voiture, Virginie demande.

-« Vous croyez que c'est vrai ? »

-« En tout cas, elle le disait aussi dans son journal intime, tu le liras. »

-« C'est pour ça que vous vouliez le lire avant les interrogatoires ? »

-« Entre autre. On a rendez-vous à quinze heures avec le papa de Monica. Finis ta lecture. » Dit Maxwell en démarrant.

Ils arrivent au bureau, Virginie lâche en prenant une feuille sur les cahiers déposés sur la table.

-« Qu'est-ce que c'est ? »

-« Une note de service que ton Lieutenant aurait dû t'imprimer. J'ai pris de l'avance. » Répond Heero.

Maxwell lui prend des mains.

-« Hé ! » S'indigne Virginie.

-« Finis tes livres, c'est plus important. » Lâche-t-il en s'installant à son bureau.

Il commence à lire.

Vu certains faits qui m'ont été signalés, des caméras sont installées dorénavant à l'entrée des WC à tous les étages.

Le lieu de travail n'est pas un lieu de rencontre, il y a des hôtels pour ça !

L'État n'a pas à payer des tirs au flanc. Les sanctions tomberont à la première constatation par un retrait sur salaire d'une journée pouvant aller jusqu'au renvoi.

La note prend cours aujourd'hui.

Maxwell regarde son homme avant de la déposer écriture contre la table devant Virginie. Il voit bien que la jeune femme bout de ne pouvoir la lire. Seulement, elle se plie aux ordres de son maitre de stage.

Ce dernier soupire avant de mettre en forme son interrogatoire de Sabrina Loubmayer.

-« Tu as un problème avec cette note de service ? » Demande Yuy.

-« J'espère que ça ne va pas t'en amener surtout. » Répond-il.

-« Pourquoi ? » Insiste Heero.

-« À cause de ton intervention du matin. »

Maxwell voit Virginie se pencher à l'oreille de Karsten. Lui secoue la tête avant de se replonger dans son travail.

-« Tout le monde n'a pas les éléments. » Rassure le métis.

-« C'est sûr, mais on est surentraîné dans ce domaine-là. »

-« Travaille, de toute façon, ce qui est fait est fait. »

Quand il a fini avec son interrogatoire, Duo prend contact avec l'agence intérimaire, start travail. Il sonne directement et demande à parler au responsable. Il sait que Virginie va écouter et stopper sa lecture. Elle n'arrive pas à s'isoler suffisamment pour se couper du monde.

-« Bonjour, Lieutenant Preventer Maxwell, je suis à la recherche du dossier de Sarah Lopez, elle était inscrite chez vous, il y a huit ans. »

-« Oh, j'espère que nous l'avons toujours. » Répond la voix.

-« Normalement, vous devez garder vos archives durant dix ans. » Rappelle-t-il.

-« Elles doivent être compressées, il va falloir que nous fassions une recherche. Je ne sais pas quand j'aurai le temps. »

-« Demain, je vais chercher un mandat et je prendrais vos archives de l'année AC 198, je chercherai moi-même. »

Duo écarquille les yeux en entendant.

-« Vous pouvez venir sans mandat. Je n'aurai jamais le temps. »

-« Nous passerons avec ma collègue peu avant quatorze heures trente. »

-« Je vais demander à ma secrétaire de vous préparer les boîtes avec les bons CD rom. »

-« Merci. »

C'était un grand mot, mais au moins il allait pouvoir avancer. Une chose était certaine, ce bonhomme n'a rien à cacher pour lui remettre les archives aussi facilement.

Tout le temps où il a été au téléphone, Virginie n'a pas tourné une page. Preuve qu'elle écoutait plus qu'elle ne lisait.

Au bout d'une heure, où Duo est parti au ravitaillement en sandwich et café, Virginie ferme le deuxième cahier.

-« Bien ! Qu'est-ce que tu as retenu ? » Demande-t-il.

-« Qu'elle n'aimait pas l'autorité de son père, qu'elle a fait ce bébé pour lui prouver qu'elle ne serait jamais la petite fille modèle qu'il désire. Elle aimait sa maman, même si elle aurait aimé qu'elle l'accepte comme une adulte à part entière. À mon avis, elle n'aimait pas vraiment le père de son enfant. Il représentait ce que son père ne désirait pas pour elle. Sinon, je n'ai rien trouvé de nouveau. Le nom du père, vous l'avez de là. » Énumère la bleu.

-« Très bien, bonne analyse. On va pouvoir y aller. »

-« Je peux vite regarder la note de service. » Insiste Virginie.

-« Vas-y. Je me prépare. »

La jeune femme la lit avant de faire signe au Lieutenant qui en a profité pour ranger son portable. Les deux jeunes gens se lèvent pour se rendre à l'agence intérimaire, puis au rendez-vous avec le père du bébé.

Quand Duo voit les deux caisses qu'on lui remet, pareilles à des boîtes de chaussures, il comprend mieux que l'homme n'ait pas voulu le faire lui-même surtout si ce sont des archives sans importance pour eux.

Maxwell prend la direction du centre-ville et se gare devant un café.

-« On ne va pas au domicile ? » S'étonne Virginie.

-« Sa femme n'est pas au courant de son aventure. » Précise-t-il.

En entrant dans le café, les visages se tournent vers les deux Preventers en tenue. Un homme d'une soixantaine d'années assis à une table leur fait signe.

-« Roger Heyers ? » Demande-t-il.

-« Lui-même, installez-vous. Je peux vous proposer une boisson ? » Interroge-t-il.

-« Deux cafés. » Répond Duo.

-« J'arrive. » Dit l'homme en se levant.

Il se rend au bar pour commander.

-« Qu'est-ce qu'elle lui a trouvé ? » Lâche Virginie.

-« Il y a dix ans, il avait peut-être de beaux restes. Il est gentil, ça se voit. » Répond le Lieutenant à la limite du murmure.

-« On va vous les amener. » Précise Roger en reprenant sa place.

-« Comment avez-vous connu Sarah Lopez ? » Interroge directement Duo.

-« Elle était mon élève en cinquième et sixième. Elle avait décidé de faire des études pour enseigner la biologie comme moi. Je lui donnais des cours particuliers pour l'aider. Elle ne me payait pas en nature si c'est ce que vous pensez. Je n'ai cédé à ses avances qu'une fois et elle est tombée enceinte. » Explique posément l'homme.

-« Elle était vierge cette fois-là ? » Demande Virginie.

-« Oui, c'est pour ça que je l'ai crue quand elle me l'a annoncé. » Avoue Roger.

-« Où donniez-vous vos cours ? » Interroge Maxwell après avoir remercié le serveur qui dépose les deux cafés.

-« Dans un café le bienvenu, près de mon école. »

-« Est-ce que votre épouse travaille ? » Demande Maxwell.

-« Non, c'est pour cela que je donnais les cours là. Elle était au courant, seulement mes enfants sont un peu envahissants quand je suis à la maison. Ils ne nous auraient pas laissés travailler. » Explique Roger.

-« Où est-ce que vous avez eu votre relation ? » Interroge Virginie.

Le Lieutenant tourne son visage vers sa stagiaire, surpris par la question.

-« Dans un motel, près de l'autoroute. Je lui expliquais des os pelviens. On ne voulait pas faire cela au café. Je suis sûr que sans cette intimité, il n'y aurait rien eu. Je l'ai souvent regretté. Seulement, je ne pouvais alarmer mon épouse et stopper les cours. » Avoue l'homme.

-« Elle vous harcelait ? » Insiste Duo.

-« Un peu les premiers jours. Après elle s'est rangée à mes arguments que c'était une erreur. » Répond Roger.

-« Bien, vous avez payé le motel de quelle façon ? » Demande Maxwell.

-« En liquide, c'est ma femme qui fait les comptes. »

-« Je peux prendre une photo de vous ? » Demande le Lieutenant.

-« Allez-y, je n'ai rien à cacher. » Dit-il.

-« Sauf à votre femme. » Lâche Virginie.

Maxwell fusille sa stagiaire du regard avant de sortir son téléphone pour le photographier. Ils disent au revoir et retournent vers leur véhicule.

-« C'est cool, on a deux éléments en plus. » S'exclame Virginie.

Il regarde sa montre, il est presque seize heures. Cela ne sert à rien d'y aller maintenant sinon Virginie sera en heure supplémentaire. Seulement, il y a une chose qu'il peut faire, c'est lui faire entrer un peu de plomb dans la cervelle.

-« Tu n'as pas à juger du comportement des personnes qu'on interroge. On pourrait avoir besoin de compléter son témoignage, ce n'est pas certain qu'il accepte. »

-« C'est quand même facile de refuser. » S'indigne la jeune femme.

-« Pas pour tout le monde. Et puis qui dit qu'elle n'est pas revenue à la charge souvent. Ce n'est pas parce que tu as un comportement que tout le monde l'a ! »

-« Je tiendrais ma langue. »

-« Sinon, bravo pour tes questions. Il y en a qui ne m'aurait pas effleuré l'esprit. » Avoue Maxwell.

-« Merci Lieutenant. »

Il met le contact pour les ramener au QG.

-« On va au café ou motel ? » Demande Virginie.

-« On rentre, on fera ça demain vers dix heures. Le motel sera ouvert, il faut que je vérifie pour le café. »

-« Oh ! Il est déjà l'heure. » Soupire-t-elle.

Il lui sourit avant de s'engager sur la route à voie rapide.

Après avoir déposé Virginie devant sa voiture, Duo se gare à son emplacement. Il remonte aux cartes. Il pointe celle de Virginie et se rend à son bureau.

Pendant qu'Heero travaille à son dossier, Maxwell remet en ordre ses notes. Il glisse sa main sur la cuisse de son amant quand celui-ci se rapproche pour venir lire les derniers éléments du dossier.

-« Tu as laissé Virginie faire une partie de l'interrogatoire ? » S'étonne Heero.

-« Disons qu'elle a pris le droit. Je n'aurai jamais pensé à lui demander où ils avaient fait l'amour, si elle était vierge avant. »

-« Elle se tient bien ? » S'informe Yuy.

Duo se tourne vers son homme et lui sourit.

-« Oui, elle ne me drague plus. » Rassure-t-il.

-« Tu as presque fini ? On pourrait rentrer plus tôt. Tu as encore ton sac à préparer pour demain. » Rappelle le métis.

-« Une dizaine de minutes et on peut y aller. »

-« Tu vois, une fois dans ton enquête tu n'y as plus pensé. » Taquine-t-il.

-« C'est pour ça que tu me chauffes maintenant. Je ne suis pourtant pas si long à démarrer. » Rétorque le Lieutenant.

Il s'avance vers Heero pour lui voler un baiser. Heero lui met l'index sur les lèvres.

-« Un peu de patience. Ce serait stupide qu'on soit les premiers à être sanctionnés. » Lâche Yuy en montrant la porte ouverte de la tête.

Dix minutes plus tard, ils sont dans la voiture. Durant le trajet, Duo tient à vider ce qu'il a sur le cœur qu'ils puissent penser à eux et ne plus revenir sur le sujet.

-« Pour la note de service. » Commence Maxwell.

-« Tu as vraiment un problème avec cette dernière. » Réalise Yuy.

-« J'ai peur que ça te retombe dessus. » Avoue-t-il.

-« J'ai toujours trouvé honteux que ce soit fait pendant les heures de services. Pendant tes parties de jambes en l'air, tu as été payé. Ça ne fait pas partie des pauses pipi et café. » Gronde le Capitaine.

-« On travaille plus que nos huit heures ! » S'indigne-t-il.

-« Tu es payé en conséquence. À ton avis pourquoi Lady Une avait fait cette note de service pour me renvoyer à la maison. »

-« Regarde, l'autre jour, j'ai travaillé gratuitement en soirée. »

-« Duo, ce n'est pas à toi que j'en veux. Tu fais plus que pour ton salaire, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. » Rassure Heero en entrant dans le parking sous l'immeuble.

µµµ

Dès huit heures, Virginie se pointe au QG, Maxwell voit qu'elle est impatiente. Elle sautille presque sur place. Lui depuis son arrivée au bureau consulte les archives de l'agence « Start travail ».

-« Bonjour Lieutenant, Capitaine, Karsten. Vous avez vérifié les heures d'ouverture du café ? » Demande-t-elle en s'installant.

-« Non, tu vas le faire et tu vas chercher aussi sur le net s'il y a eu un changement de patron. S'il y a du personnel qui sert ou si c'est le patron. » Répond-il.

-« Ce n'est pas évident ce que vous me demandez. » Soupire-t-elle.

-« C'est dans le même genre que les recherches pour les demandeurs d'asile. » Rassure le Lieutenant sans relever son regard.

-« Vous les avez déjà faites ! C'est un test ? »

-« Non, aie confiance en toi. »

-« Tiens Karsten, tu peux aller rendre ce dossier et en prendre un autre. » Lâche Heero.

Le bleu se lève et s'en va. Duo reste plongé dans ses archives.

-« Tu en mets du temps à trouver ! » S'étonne Yuy.

-« Rien n'est classé. Regarde. Je me demande même comment ils arrivent à trouver des gens pour les faire travailler. » Soupire Maxwell.

-« peut-être classé par genre. Tape vendeur ! » Propose le métis après avoir regardé plusieurs minutes.

-« Ah oui ! Ça n'arrange pas mes affaires. Je cherche un nom, je ne sais même pas ce qu'elle voulait faire. » Peste-t-il.

-« Nounou. » Lâche Virginie.

-« Hein ! » Réplique Duo.

-« C'est son amie qui l'a dit. » Insiste la jeune fille.

Le Lieutenant reprend ses notes et les parcoure rapidement. Le Capitaine regarde au-dessus de son épaule, et en voyant que l'information y est, il s'approche de l'oreille de Maxwell et lui dit :

-« Excuse-moi. »

-« Ce n'est pas ta faute. »

-« Pourtant, en général, tu n'oublies pas ce genre d'informations. » Réplique le métis.

-« Capitaine, la Générale vous aimerait dans son bureau. » Lâche Karsten en entrant dans la pièce.

Il se lève et met une main sur l'épaule de son homme et s'en va. Pendant ce temps, Duo met dans le moteur de recherche, le mot nounou. Seulement, rien ne sort.

-« Tu as un synonyme pour nounou ? » Demande-t-il.

-« Heu ! Garde d'enfant, jeune fille au pair, garde malade, personne à demeure. » Cite-t-elle.

-« Merci. »

En moins de dix minutes, Duo a trouvé le dossier de Sarah Lopez. Heero revient à ce moment-là.

-« J'ai compris le classement de leurs fiches. » Sourit Maxwell. « Qu'est-ce que tu as ? »

-« Une recrudescence de vols et l'arrestation d'un jeune Roumain. On l'a déjà ramené cinq fois dans sa famille et repris cinq fois pour vol à l'étalage dans les grandes surfaces. Il vient de se faire attraper une sixième fois. »

-« Bon amusement. »

-« Duo, j'aurai besoin de toi pour le premier interrogatoire. »

-« En visu ou sous-glace ? » Demande-t-il.

-« Sous-glace que tu me donnes ton impression. »

-« Tu comptes le faire quand que je m'organise ? » Questionne Maxwell.

-« Début d'après-midi, je dois étudier le dossier. »

-« OK, je serai là. » Répond Duo en consultant sa montre. « Virginie, tu trouves les informations ? »

-« C'est le même propriétaire à l'enregistrement de la TVA. Il travaille seul. »

-« OK, on est parti. »

Maxwell se lève, Virginie le suit.

-« Vous avez trouvé où Sarah a été travailler ? » Demande Virginie en s'installant dans la voiture.

-« Oui, on va passer par la commune pour savoir s'ils habitent toujours là. Si c'est le cas, on ira au retour. »

Comme prévu, Duo s'arrête à la commune. Ils ont de la chance l'employeur de Sarah vit toujours à la même adresse et c'est près du motel.

En deuxième lieu, ils se rendent au café « le bienvenu ». Maxwell va directement jusqu'au comptoir. Il a imprimé la photo de Monsieur Heyers et il a aussi celle de Sarah remise par sa maman.

-« Bonjour, j'aurais voulu savoir si ces personnes sont déjà venues dans votre café. »

Le cafetier prend les deux photos, les regarde attentivement avant de les redéposer.

-« Vous savez j'en vois du monde sur une journée. Si ce ne sont pas des clients réguliers. » Commence l'homme en haussant les épaules.

-« Justement, l'homme m'a dit qu'il venait régulièrement ici avec la jeune femme. »

Le cafetier essuie des verres, un regard sur les deux photos.

-« Qu'est-ce qu'il a fait pour que deux Preventers s'intéressent à lui ? » Finit-il par demander.

-« La jeune fille a disparu, il y a huit ans. » Répond-il.

Le cafetier dépose l'essuie et range le verre avant de reprendre la photo de Sarah.

-« Huit ans ! Elle me dit plus quelque chose. »

Virginie se tourne vers Duo et lui demande.

-« On peut donner plus d'éléments ? »

Comme Maxwell acquiesce, elle ajoute.

-« Ils venaient pour revoir des cours. »

-« Ah oui ! Ça me revient. Ils s'installaient à la table, là près de la fenêtre. Ils restaient une heure à une heure trente. Lui consommait du café, elle du thé au jasmin. Chacun payait sa part. Ils étaient là cinq jours sur sept. Puis, elle est tombée enceinte. Elle a raté son année et n'a pas recommencé. Je sais que je balayais le trottoir quand je l'ai vu passer à la rentrée. Je lui ai demandé si je devais recommencer à leur réserver leur table. Il m'a dit que non et tout expliqué. » Dit l'homme.

-« Merci beaucoup, au moins les versions se recoupent, on peut clôturer cette porte. » Remercie Duo.

Puis il repart suivi de Virginie.

-« On va quand même au motel ? » Interroge-t-elle en s'installant dans la voiture.

-« Oui, même si je suis persuadé que ça ne sert à rien. S'ils ne sont venus qu'une fois, ils ne s'en rappelleront pas et puis huit ans, c'est vieux. Enfin, on ne sait jamais. » Dit-il en mettant le contact.

Comme l'avait prévu Duo, la piste du motel ne sert à rien. Il n'y a plus aucune vidéo de l'époque. Le responsable allait chercher les vieux fichiers écrits. Seulement beaucoup de gens venaient sous un faux nom, surtout comme ici quand c'est un cas d'infidélité.

Le responsable prend tout de même les deux noms et la carte du Lieutenant.

-« On va au travail de Sarah ? » Questionne Virginie.

-« Oui, puis on rentre. »

Maxwell sonne et une petite fille d'une dizaine d'années vient ouvrir.

-« Bonjour, je voudrais parler à Monsieur Duvieux. »

-« Mon papa est au travail. Ma nounou est là. »

Justement une jeune femme d'une vingtaine d'années arrive.

-« Bérénice retourne manger, sinon tu seras en retard à l'école. Je peux vous aider ? »

-« On aurait aimé parler à Monsieur Duvieux. » Répond Maxwell.

-« Vous pouvez aller le voir, il est juste à côté, à la boucherie. »

-« Merci. »

Duo s'y rend toujours Virginie sur ses talons. Il pousse la porte, un homme d'une cinquantaine d'années sert une dame. Ils attendent qu'elle s'en aille pour expliquer la raison de leur venue.

-« Nous sommes chargés de retrouver Sarah Lopez… » Commence Maxwell.

-« Sarah Lopez, ça me dit quelque chose. » Coupe le boucher.

-« Vous avez dû l'engager, il y a huit ans pour s'occuper de votre petite fille. » Explique-t-il.

-« Ah oui ! C'est cela ! »

-« Combien de temps a-t-elle travaillé pour vous ? » Questionne Duo.

-« Oh pas longtemps. Six semaines, je dirais. »

-« Savez-vous où elle est allée ? » Insiste Maxwell.

-« Non, elle est partie du jour au lendemain. J'ai trouvé un mot en revenant du travail. Elle avait rencontré un garçon et elle partait avec lui. »

-« Vous avez encore ce mot ? »

-« Bien sûr que non. J'ai déjà dû trouver rapidement une autre nounou pour s'occuper de Bérénice. J'ai jeté le mot et les rares choses qu'elle avait laissés chez moi. »

-« Merci. Excusez-nous pour le dérangement. » Conclut Duo.

-« Si je me rappelle de quelque chose, je sonnerai à votre section. »

Les deux jeunes gens retournent à leur voiture.

-« Qu'est-ce qu'on va faire ? » Demande Virginie.

-« Je ne sais pas. Si la police avait eu cet élément il y a huit ans, ça aurait été plus facile de retrouver leur trace. Lopez est un patronyme courant. Ça ne va pas être évident. »

En démarrant, Duo en rage un peu, tout se passait trop bien. Il fallait que cela se complique. Il n'avait pourtant pas du tout envie de dire à Lady Une qu'il se trouvait dans un cul-de-sac.

Il allait reprendre le dossier au début, voir s'il n'avait pas oublié une voie.

À Suivre…

Chap 21 - Chap 23

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