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Disclamer : Ils sont à
Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout
cas, ils ne se sont encore jamais plaints.
Genre : frienship, romance.
Rating : T
Acteurs : Quatre, Trowa, Relena, Zechs,
Dorothy, Heero.
Début
d'écriture 16/08/2020
Suite de
« Il n'y a pas que l'amour que ça tue ! »
Les malheurs de Trowa
Duo (partie 2)
Duo ne
quitte pas les pensées de Trowa pendant qu'il travaille. Il se tracasse, se
demande si tout va bien, s'il ne va pas revenir blessé. L'absence finit par se
faire longue. Quinze jours, est-ce qu'il part toujours autant ? Il ne va pas
demander à Heero. Est-ce qu'il est passé à autre chose pendant la mission et
qu'il ne le recontactera plus ? Le GSM en main, il se demande si lui peut le
faire. Il ne doit sûrement pas avoir son privé avec lui, mais un de mission.
Ce genre
de tracasserie, il n'en a pas l'habitude. Trois semaines, il s'est donné un
mois pour reprendre contact avec Maxwell. Et tant mieux si ce dernier va bien
et qu'il est passé à autre chose.
En
rentrant chez lui vendredi, il voit Duo assis sur les marches de son immeuble,
les traits fatigués, un pansement sur le menton, un petit sac à son côté. Il se
dépêche de remplir les papiers avec son boss pour aller le retrouver.
—
Qu'est-ce qui s'est passé ? demande-t-il en ouvrant la porte.
— On est
tombé dans une embuscade. Il a fallu attendre les renforts d'une seconde
équipe.
— Et ça
va ?
— J'ai
connu des jours meilleurs.
Trowa le
voit monter péniblement les escaliers, il peste contre son bailleur qui n'a pas
encore fait réparer l'ascenseur.
— Tu as
été torturé ? interroge-t-il une fois dans l'appartement.
— Oui, je
joue souvent le faible pour protéger mon coéquipier. Mon look fille aide. Kay
n'aurait pas résisté aux tortures, il aurait tout lâché. Ce n'est pas la
première fois que ça arrive en plus, explique-t-il en grimaçant quand il
s'installe dans le divan.
— On ne
sort pas. Je vais te faire à manger. Je dois vite aller faire des courses,
reste là.
— Merci.
Pourtant
quand Trowa revient une grosse demi-heure plus tard, Duo n'est pas endormi
comme il aurait cru, il fait du ménage. Son salon n'a jamais été aussi propre,
il admet, il le fait début de mois et c'est bon ainsi jusqu'à la prochaine fois
et on est quand même le 27.
— Tu
aurais dû te coucher, tu as une tête à faire peur.
— J'avoue
que c'est pour ça que je suis là.
— Faire
mon ménage ? demande-t-il pince-sans-rire.
— Non,
après un truc pareil, pour bien dormir, j'ai besoin de me sentir en sécurité.
Je n'avais aucun autre endroit où aller.
— Tu ne
te sens pas en sécurité à la caserne ? s'étonne-t-il.
— Pas
avec un code connu de tous. Je sais c'est con, mais on peut aussi me renvoyer
plus vite si je suis dispo. Je suis déjà descendu dans un hôtel quand Heero
était en déplacement.
Trowa se
rappelle une fois qu'Heero avait débarqué tard le soir et qu'ils avaient fait
l'amour avant que son amant ne rentre directement chez lui, chose qui
n'arrivait jamais. Est-ce que Duo dormait dans son lit à un retour de mission
et qu'il venait juste se calmer avec lui ? Plus le temps passe, plus il a des
questions sur sa relation avec Yuy. Il a été un bouche-trou, ça certainement,
mais est-ce qu'il l'a aimé ? Est-ce qu'il a aimé Duo ? Est-ce qu'il sait aimer
?
— Tu veux
aller te coucher pendant que je prépare le repas ?
— Il ne
faut pas. Si je m'endors, j'en ai au moins pour douze heures. Je peux t'aider à
préparer le repas. J'irai au lit après. J'aurais dû te l'expliquer, désolé.
— Les
amis, c'est aussi à ça que ça sert, rassure Trowa.
À deux,
c'est vite mené, les pommes de terre sont plus vite épluchées et prêtes à être
cuites. Trowa avait pris un pot de compote qu'il agrémente d'un peu de cannelle
pour la réchauffer. Les Fishs-sticks sont déjà en train de cuire à feu doux.
Pendant
que Trowa va mettre la table, Duo range un peu la cuisine et la réorganise sans
réellement le réaliser.
— Je
n'aurai pas pensé à mettre ma lavette sécher sur le robinet.
— Désolé,
je suis un rien maniaque en plus si elle ne sèche pas bien, ça devient un nid à
microbes.
Ils
mangent en discutant. Trowa essaye d'en savoir plus sur les missions, mais sauf
qu'elles sont d'ordre surtout caritatives, comme récupérer des otages aux
quatre coins du monde et de l'univers, il n'obtient pas plus. Il croit bien
qu'il va recommencer à s'intéresser aux journaux.
Le repas
finit, il essaye d'envoyer Duo au lit pendant qu'il fait la vaisselle, mais ce
dernier tient à lui donner un coup de main. Ensemble, ils vont au lit, il n'est
pas vingt heures.
Trowa
prend son ami dans ses bras et ce dernier par directement au pays de Morphée.
Au bout d'une demi-heure, Trowa se relève, il ne sait pas dormir, il est trop
tôt. Il se rend au salon où il prend son livre pour le terminer. Il regarde un
peu la télévision, mais aucun programme ne l'intéresse, il se tracasse pour
Duo. Il a vu son corps rempli de bleus et de cicatrices. Il a envie de le
protéger, mais est-ce qu'il a vraiment besoin de l'être ? Il lui semble
tellement fort de traverser ça régulièrement et d'y retourner volontairement
surtout.
Il se
rend compte qu'il a énormément d'affection pour lui. C'est avec cette idée dans
la tête qu'il retourne au lit où il s'endort rapidement cette fois.
Quand il
se réveille vers neuf heures. Il n'a pas osé mettre son alarme par peur de
sortir Duo d'un sommeil réparateur. Il sourit en constatant que son ami est
venu se nicher dans son cou en dormant, cela l'émoustille, il a envie
d'embrasser ses lèvres si proches de lui. Il replace une mèche derrière
l'oreille du dormeur et s'extrait du lit avant de ne plus parvenir à se
contrôler. Il se rend à la salle de bain pour se préparer. Il va faire des
courses plus conséquentes et préparer un vrai repas pour Duo. Une recette qui
doit mijoter. Son ami ne se lèvera certainement pas avant le soir, il le
réveillera pour le souper.
Avant de
partir, il repasse par la chambre pour le regarder à nouveau. On ne peut pas
dire qu'il soit beau, mais il a un charme dévastateur, c'est certain.
Pendant
que son bœuf bourguignon mijote, Trowa reprend le ménage. Bon, la chambre, il
ne pourra pas la faire, mais il lui reste les autres pièces. Il changera les
draps une fois Duo réveillé.
Vers
dix-sept heures, l'heure à laquelle il rentre du travail d'habitude, il a tout
nettoyé. Il se dirige vers la chambre et ouvre le volet. Maxwell cligne des
yeux puis se les frotte.
— C'est
fou comme je dors bien ici.
— Ça doit
être plus calme qu'à la caserne.
— Oui
même au château, c'était plus bruyant.
Duo se
redresse dans le lit et grimace.
— Tu as
vu un médecin pour tes blessures ?
— Oui,
t'inquiètes. Si je veux ma prime de risque, c'est obligatoire. Ça sent bon.
— Bœuf
bourguignon, j'ai aussi du pain frais pour saucer.
— Je peux
prendre une douche avant ?
— Bien
sûr, tu ne vas pas déjeuner de ça tout de même, lâche Trowa.
Pendant
que son ami se prépare, il en profite pour changer les draps. Il pourra faire
tourner une machine quand la salle de bain sera libre.
Un petit
coup de poussière, il sort son aspirateur qu'il n'a pas voulu utiliser tout à
l'heure, il ne sait pas s'il a le sommeil si lourd que ça. Le coup de torchon,
une autre fois, il l'a déjà fait le mois passé. Il ne va dans cette pièce qu'à
pied nu, ça ne doit pas être sale.
— Tu as
une raclette que j'essuie les vitres de la douche ? demande Maxwell en
apparaissant.
— Sous
l'évier de la cuisine, je l'ai fait tout à l'heure.
— J'ai vu
autant que ça reste nickel, ça donne moins de travail à la longue.
Trowa lui
sourit et le laisse faire. Il a peut-être raison parce qu'il a dû frotter avec
un mélange de savon et de vinaigre pour les ravoir sans trace de calcaire. Il
pensera à acheter une deuxième raclette pour laisser dans un coin de sa douche
italienne. Il range son aspirateur, ramasse son linge sale auquel il rajoute la
lavette et part vers la salle de bain. Il écarquille les yeux en voyant que
tout est impeccable, même mieux rangé que tout à l'heure. Les essuies pendent
symétriquement. Il glisse le linge dans la machine sous son séchoir et
l'enclenche.
Une bonne
chose de fait. De retour dans la cuisine, il constate que Duo n'a pas rangé la
raclette, mais c'est attaqué aux vitres de la pièce.
— Tu as
une vue magnifique autant en profiter. Si tu permets, je ferai celles des
autres pièces aussi.
— Autant
le faire à fond, on sera quitte de la corvée pour un bon bout de temps.
— Tu
sais, si tu le fais directement ça prend moins de temps. Autant dix minutes par
jour que trois heures par mois.
—
Normalement, ça fait cinq heures sur le mois, c'est plus, taquine-t-il.
Maxwell
s'arrête, calcule et sourit avant de dire :
— Le pire
c'est que tu as raison.
— Si tu
veux finir, ça peut encore mijoter, j'attendais que tu te lèves pour mettre les
pommes de terre dans la sauce.
Il en
profite pour dresser la table dans la cuisine. Il peut constater que Duo est
efficace, tout est vite impeccable. Trowa a fait passer un percolateur de café.
Il sirote une tasse en regardant son ami s'activer, puis il détourne la tête en
se sentant réagir. Ce n'est pas parce qu'il a besoin d'une présence rassurante
qu'il vient pour une partie de jambes en l'air, mais Duo l'attire de plus en
plus.
Seulement,
il n'a jamais fait le premier pas, du coup il ne sait pas comment aborder le
problème avec lui.
— Voilà,
j'ai fini pour l'instant, dit-il en s'installant une tasse de café à la main.
— Pour
l'instant ? s'étonne Trowa.
— Après
le repas, il y aura la vaisselle.
— Tu ne guériras
jamais, si tu t'actives autant.
— Mais
si, ce n'est que superficiel. Tu es vraiment bien installé, j'aime beaucoup.
— Tu veux
aménager ici ?
Maxwell
le dévisage en écarquillant de plus en plus les yeux.
—
Pourquoi proposes-tu ça ?
— Quand
tu étais absent, je n'ai pas arrêté de penser à toi, tu m'as manqué, je me suis
inquiété de ton silence.
— J'avoue
que j'ai beaucoup pensé à toi aussi, tu m'as permis de tenir contre la torture.
Si c'était arrivé juste après ma rupture avec Heero, je ne suis pas certain que
je ne me serai pas laissé mourir. Tu ne crois pas qu'on va un peu vite en
besogne ?
— On
n'est plus des ados.
— Je ne
parle pas de sortir ensemble, mais d'emménager ensemble.
— En tout
cas, je n'irai pas dormir à la caserne.
— Heero
ne l'a jamais fait non plus.
—
D'accord, sortons d'abord ensemble.
— Je
crois qu'il faut mieux ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Il y a combien
de temps que tu vis seul ici ?
— À part
mon petit épisode avec Zechs où il cherchait juste un coin pour pioncer avec avantage.
Depuis que j'ai quitté Quatre.
— Ça fait
six ans, c'est ça ?
— Oui, je
n'ai pas trop la mémoire des dates.
— C'est
déjà bien de l'avoir retrouvé ! sourit Duo.
— C'est
certain. Ça doit être prêt si tu as faim.
— Oui,
j'ai faim, admet Maxwell.
D'un
doigt, il parcourt la joue de Trowa avant de s'avancer et de l'embrasser
doucement. Il est un peu surpris n'ayant pas l'habitude des marques de
tendresse en dehors du lit ou pour faire l'amour pour le dire platement.
— Si ça
te gêne, dis-le, Heero disait que je le chauffais, mais ce n'était pas ça.
— Tu n'as
eu qu'Heero ?
— Bien
sûr que non, mais plus des coups d'un soir, comme grande histoire, oui c'est la
seule.
— Sinon,
ça ne me gêne pas, c'est juste que ça n'est pas arrivé souvent même avec
Relena.
Maxwell
lui sourit le rendant encore plus beau à ses yeux.
— Je nous
sers avant que les pommes de terre ne deviennent de la purée.
Quand Duo
se lève pour aller chercher le pain sur le plan de travail, il grimace, preuve
que ce n'est pas si superficiel qu'il ose le dire.
— Je sais
déjà que tu aimes la compétition dans les sports de fléchettes, bowling, mais
qu'est-ce que tu aimes d'autres ? demande Trowa en commençant à manger.
— Le
cinéma, mais pas les films d'action, me promener dans la nature.
— Lire ?
— Pas
tellement, si le film existe, je ne vais pas lire le bouquin.
—
Pourtant parfois, il y a plus de détails dans le livre, argumente Trowa.
— Oui,
Heero me le disait aussi.
Trowa
s'en veut, toutes leurs discussions en reviennent toujours à Heero. Ils doivent
bien avoir autre chose en commun, même si les contraires s'attirent. Il remet
un morceau de viande en bouche qu'il mâche en continuant de réfléchir. Il y a
bien la mécanique. Il sourit en pensant à autre chose. Un doigt vient lui
caresser la joue jusqu'au menton, il redresse la tête pour tomber dans un océan
bleu virant vers l'améthyste.
— À quoi
penses-tu ?
— Que tu
aimes faire le ménage.
—
Détrompe-toi je n'aime pas.
— Tu
adores, sourit-il.
— Même
pas, c'est plus un mal nécessaire. Et comme je l'ai dit, je préfère le faire
directement que ça ne s'accumule. Si tu laisses de la crasse s'accumuler et que
tu dois partir en urgence, quand tu reviens, ça peut être rempli de vermine et
tu dois tout jeter. Au départ, c'est parti parce que je n'avais pas l'argent pour
tout remplacer, puis si tu as des bestioles dans la maison, ça t'amène des
microbes. Si tu es faible, tu es plus vite malade.
— Une
question de survie.
— Oui,
puis j'ai pris goût à avoir tout impeccable et je sais que ça vire à la
maniaquerie, mais je n'y peux rien.
— Et en
mission ? interroge Trowa avant de prendre une autre bouchée.
Duo vide
sa bouche avant de répondre :
— Oh, ce
n'est pas chez moi, je suis de passage, mais oui il m'est arrivé de nettoyer
une planque où on va rester.
Cela intrigue
Trowa, mais ce n'est pas un défaut insurmontable. Au moins, il aura un
appartement bien rangé, puis il s'en veut de ses pensées. Mais qu'est-ce qu'ils
vont faire ensemble ?
— Tu
aimes la pêche ? demande Maxwell.
— Je n'en
ai jamais fait.
— On essayera,
j'ai toujours voulu tester.
— Il faut
du matériel ! affirme Trowa en continuant de manger.
— Ça doit
bien se louer.
— Je n'en
sais rien.
— On
trouvera bien des activités, sourit Duo en lui volant un baiser.
Le repas
fini, ils font la vaisselle. Ça ne prend pas plus de temps de donner un petit
coup dans l'évier quand tout est encore humide, Trowa le constate. Et ça fait
même du bien au moral de voir tout bien rangé, il l'avoue.
Il va
être vingt heures, que vont-ils faire ? Un samedi normal, il prend un livre
s'il n'y a rien à la télévision et cette semaine, il n'y a rien.
— Si tu
lis autant pourquoi n'as-tu pas une bibliothèque ? demande Duo en voyant le tas
de cinq livres sur la table basse.
— Un
livre, ça doit vivre, circuler. J'emprunte, il y a aussi une boîte à livres en
ville. Il y a toujours un truc qui me tente quand je dépose celui que j'ai
fini.
Duo vient
s'installer dans le fauteuil près de Trowa. Il lui sourit avant de s'avancer
vers la bouche du jardinier. Barton en est heureux, quand il l'a vu grimacer
tout à l'heure, il n'a pas osé de peur de lui faire du mal.
Quand
Maxwell se recule, il lui demande tendrement :
— Tu ne
prendras jamais l'initiative ?
— Pas
quand tu es blessé en tout cas.
— Ça n'a
jamais gêné Heero. Il disait, si tu viens, tu sais que tu y passes.
Trowa
écarquille les yeux avant de souffler un :
— Duo !
— J'avais
peur qu'il n'ait voir ailleurs quand j'étais absent longtemps. Je pouvais pas
savoir que c'était déjà le cas.
Comme il
ne sait pas quoi lui dire, il l'embrasse le plus tendrement qu'il peut. C'est
avec la même délicatesse qu'ils finissent par faire l'amour. Le cœur de Trowa
s'emballe, il y a une belle communion entre eux. Ça n'a rien avoir avec
l'échange de force qu'il a pu avoir avec ses autres amants masculins. Ils sont
à armes égales sans envie de dominer l'autre, ils donnent autant qu'ils
reçoivent même si Trowa fait attention de ne pas mettre ses mains dans le dos
zébré de cicatrices de son amant, il y en a qui sont bien trop fraîches.
Heero lui
avait raconté le sauvetage de Duo durant la guerre, mais ça n'a pas l'air
d'être la seule fois qu'il a goûté du fouet. Il ne sait pas s'il pourrait
résister à la douleur comme lui, il l'admire encore plus.
Il doit
être deux heures du matin quand Trowa sent le lit vide à côté de lui. Il y a du
bruit dans la salle de bain, alors il se lève. Son amant est peut-être mal. Il
a sûrement trop bougé durant leurs ébats. Il aurait dû refuser la deuxième
joute.
Il
écarquille des yeux en trouvant Maxwell en slip qui étend le linge sur le
portique.
— Je t'ai
réveillé, désolé. Je n'arrivais pas à m'endormir en sachant que le linge était
fini dans la machine. Je me suis dit une fois étendu, ça ne me tracasserait
plus.
— Tu veux
un coup de main ?
Trowa se
rend bien compte que de toute façon, tant qu'il n'aura pas fini, il ne viendra
pas se coucher. Duo a encore besoin de sommeil pour récupérer. Il reprend déjà
le travail lundi qu'il lui a dit.
Dimanche
soir, Duo retourne à la caserne. Il est du matin et n'a pas envie de traverser
la ville avec les transports en commune. Ils ont prévu un cinéma mercredi, il y
a une sortie qui les intéresse tous les deux. Maxwell viendra avec une voiture
de service pour rester la nuit. Ils ne veulent pas mettre la charrue avant les
bœufs et vivre ensemble directement, même s'il est déjà prévu que Duo reste
tout le week-end.
De
petites sorties en amoureux, de week-end chaleureux, Duo finit par accepter de
venir vivre chez Trowa après six mois de romance. Ils ont trouvé des
occupations, des promenades, des activités sportives, des visites de parcs
animaliers. Trowa découvre le plaisir de se balader main dans la main avec son
amoureux. Pour ses longues histoires, ce n'était jamais arrivé. Quatre étant
fort réservé, Relena ne l'ayant jamais réellement exposé aux yeux de tous.
Heero n'en parlons pas.
Même si
Duo ne se niche pas en public dans ses bras, il aime lui tenir la main, se
sentir proche de lui pour être collé à lui au privé et ça lui convient
parfaitement, il se sent aimé et c'est bien la première fois.
Maxwell a
acheté une petite voiture d'occasion pour faire les trajets entre chez lui et
le QG. Quand il part en mission, il la laisse sur le parking du travail. Cette
auto leur permet aussi dans le privé de réaliser des excursions plus loin,
aller voir la mer, aller pêcher dans des lacs. Bien sûr, ils sont binômes au
concours de bowling des Preventers, Trowa n'ayant pas beaucoup de
connaissances, c'est son amoureux qui organise les remplacements si par
malheur, il doit s'absenter.
Trowa
donne le meilleur de lui-même pour son compagnon, il se serait bien fait
éliminer exprès sans lui, le jeu n'ayant pas le même attrait au milieu de ses
étrangers, qui le deviennent un peu moins au fil des matchs. Seulement, il ne
se sent pas à l'aise dans leur groupe, leur habitude d'enfiler les bières, ni
lui ni son amant n'ont envie de boire. Et les blagues salaces ce n'est pas ce
qu'il apprécie le plus. Enfin, ce n'est pas si fréquent et il n'a pas dû jouer
souvent sans son amant.
Trowa est
heureux, il trouve son couple bien plus équilibré que n'importe lequel qu'il a
eu jusqu'ici. Pouvoir vivre avec la personne qu'on aime sans avoir l'impression
d'être un gigolo lui donne de l'assurance. Il n'a pas non plus la sensation
d'être juste là pour assouvir des besoins primaires comme avec Heero.
Oui, il
croit bien qu'il a trouvé le partenaire parfait. Parfois même un peu trop
parfait. C'est presque la seule petite ombre au tableau, la maniaquerie de Duo.
Pour lui ce n'est pas grave si les chaussures de travail ne sont pas parallèles
sur le torchon à l'entrée. Une tasse vide peut rester une heure sur la table
basse, le temps de finir sa lecture. D'accord, il admet que parfois il oublie
de la prendre quand il se lève.
Son
appartement n'a jamais été aussi propre et même s'il fait des efforts pour le
maintenir ainsi quand son homme est en mission, Maxwell a toujours quelque
chose à redire. Puis, il s'en veut parce qu'il se rend bien compte qu'il
s'énerve pour des bêtises et que son compagnon fait attention, lave, range,
nettoie pour lui faire plaisir pas par besoin comme lui.
Alors
Trowa est persuadé qu'ils trouveront l'équilibre avec le temps. Pendant toute
sa journée de travail, il réfléchit à ce qu'il va pouvoir faire comme surprise
à Duo. Il y a un an qu'ils se sont mis en ménage aujourd'hui. Il voudrait
marquer le coup. Pas un restaurant, ils n'en font souvent comme si Duo avait
peur de salir en cuisinant. Il sourit, il va passer chez le traiteur pour
prendre deux râbles de lapin à la moutarde avec de la purée et un gâteau à la
boulangerie. Duo rentre pour vingt heures, il aura le temps de tout préparer
pour lui faire une belle surprise.
C'est les
bras chargés qu'il entre dans son appartement, il va directement à la cuisine
pour mettre à feu doux ses deux barquettes dans le four et le gâteau à la crème
fraîche dans le frigo. Le sourire aux lèvres, il va vers la chambre pour
choisir la tenue qu'il va passer après sa douche.
C'est en
sortant de la chambre qu'il voit la marque de boue dans le hall et réalise
qu'il n'avait pas ôté ses chaussures de travail en passant la porte comme il
aurait dû. Il penche la tête pour regarder jusqu'à la cuisine et devant le
four, il y a aussi des brins d'herbe collés à un peu de terre.
Il dépose
ses vêtements sur le sol et commence à détacher ses lacets de ses grosses
chaussures de sécurité. C'est à ce moment-là que la porte s'ouvre sur un Duo
tout sourire qui lance un :
— J'ai
fini plus tôt, je pars en mission demain.
Sa phrase
s'étrangle en voyant les dégâts, il secoue la tête de dépit.
— Tu ne
respectes vraiment rien. Tu sais que j'ai lavé avant d'aller travailler.
— De
toute façon, tu laves tous les jours.
— Ce
n'est pas une raison.
— J'avoue
que je voulais mettre le repas dans le four, le gâteau dans le frigo et je n'y
ai plus pensé. J'allais tout ramasser, lâche Trowa en ôtant ses chaussures.
C'est en
les tenant à la main qu'il se dirige vers le torchon de l'entrée.
— Tu es
monté dans la camionnette avec des chaussures pareilles, ton patron ne dit rien
!
— Non, ni
les commerçants chez qui je suis entré.
Toute sa
bonne humeur a disparu.
— Ne
reste pas dans le hall va faire ton sac pour demain, houspille Trowa.
— Mais il
faut nettoyer tout ça ! s'indigne Maxwell.
— Je vais
le faire, ce n'est pas un musée. Ici on doit pouvoir vivre, clame-t-il.
Il passe
par le cuisine rempli le seau d'eau, il met du produit, prend le torchon qui
n'a pas encore eu le temps de sécher qu'il sert de nouveau.
— Trowa !
—
Laisse-moi digérer.
Duo lui
prend le seau des mains ainsi que la raclette.
— Je suis
désolé. Pourquoi as-tu pris un gâteau ? dit-il en lui caressant la joue d'un
doigt.
D'habitude,
ce simple geste le fait fondre, mais pas aujourd'hui.
— Il y a
un an que tu as aménagé ici.
— Déjà,
je n'ai pas vu le temps passer, sourit-il.
— Tu dois
partir tôt demain ? interroge Trowa.
— Quatre
heures au QG
— Va
faire ton sac, je relave.
— Non, je
vais le faire, va prendre ta douche. Tu te sentiras mieux dans ta peau après.
Et tu as raison, je ne devrais pas tenir à ce que tout reste impeccable. On
doit pouvoir vivre ici.
— J'y ai
été un peu fort, s'excuse Trowa.
— Tu as
fait beaucoup d'effort, je peux en faire aussi.
Trowa
l'embrasse et part vers la douche, il entend déjà son compagnon brancher
l'aspirateur. Il fallait peut-être ce clash pour mettre les choses à plat. De
plus n plus, il avait peur de vivre par peur de mettre du désordre. Ce n'était
pas une existence non plus.
Quand il
sort de la salle de bain, les dégâts sont réparés, Maxwell a même déjà fait son
sac, la force de l'habitude et puis la base y est déjà dès son retour pour un
départ en catastrophe. Celui avec les tenues militaires est de toute façon au
QG.
— Cela
sent bon, tu es allé à la petite épicerie ?
— Oui, je
lui ramènerai les plats qu'on a encore en même temps que ceux-ci.
— Je suis
désolé.
— N'en
parlons plus.
La soirée
est merveilleuse, ils vont au lit tôt, Duo devant être parti avant l'aube.
Trowa
doit bien admettre qu'il apprécie avoir son appartement pour lui, pouvoir
laisser traîner les choses et ne pas pendre la machine dès qu'elle a fini de
tourner. S'il a envie de faire sa vaisselle qu'une fois par jour, il le fait.
Samedi,
il lave pour la semaine, là Duo a raison le faire plus souvent va plus vite,
mais il n'a pas pris le temps de le faire tous les soirs, il a préféré lire, ça
lui procure plus de plaisir.
Les jours
s'égrainent sans le retour de son amant, il va y avoir dix jours qu'il est
parti. Quand il rentre du travail, il constate directement que Duo est rentré,
sa veste pend au porte-manteau, ses souliers sont parallèles sur le torchon
alors avant d'aller l'embrasser, il ôte ses chaussures de sécurité et les
places à côté de celles de son amant. Il ramasse son sac et se dirige vers
l'évier pour y mettre sa boîte à tartines et son thermos. La vaisselle du matin
n'y est plus. C'était à prévoir et son compagnon a dû râler. Est-ce qu'il avait
fait son lit en se levant ? Il n'en sait plus rien. Il soulève les épaules, il
ne va pas gâcher les retrouvailles avec de petits détails.
En
arrivant dans la chambre, il voit Duo remplir des sacs. Il écarquille les yeux.
Sans se retourner, Duo commence :
— Je
t'aime Trowa, mais vivre ensemble, ça ne va pas le faire. Quand j'ai vu l'état
de l'appartement. Je ne suis pas ta bonne.
— Quand
tu venais juste pour une nuit, tu rangeais tout aussi, rappelle-t-il.
— Je sais
très bien que le problème c'est moi, rassure-toi. On peut continuer à se voir,
se faire des soirées, mais je retourne vivre à la caserne.
—
Qu'est-ce qui était en désordre ? Le lit qui respirait ? La vaisselle que je n'ai
pas eu le temps de faire ce matin ?
— L'évier
de la salle de bain non rincé aussi, ajoute-t-il en se retournant enfin.
— Des
détails.
— Pour
toi pas pour moi. Je ramène mes affaires au QG et on peut se faire un
spaghetti.
— Non
peut-être demain, là je ne peux pas faire comme si de rien n'était.
— Je suis
désolé.
— Pas
autant que moi, j'étais si heureux de te savoir de retour.
— Tu sais
très bien que non. Tu n'as pas laissé un seul appel sur mon téléphone comme au
début.
— J'ai
l'impression d'avoir fait plus d'efforts que toi dans cette relation, soupire
Trowa.
— Le
problème est là, on ne devrait pas devoir faire des efforts pour vivre
ensemble, ça devrait être naturel.
— Mais je
t'aime, je n'ai jamais été aussi bien avec quelqu'un, on était à égalité sur
beaucoup de points.
Maxwell
vient se mettre près de Trowa, il lui caresse la joue comme souvent avant de
l'embrasser.
— Je
t'aime aussi ne va pas croire le contraire. Je suis très bien avec toi, tu n'as
pas envie d'être avec moi juste pour me baiser, ça, je le sais. C'est pour ça
que j'ai envie de continuer à te voir, mais vivre ensemble.
— Duo, je
ne sais pas. C'est revenir en arrière. J'ai l'impression que tu me quittes par
étapes.
— Je ne
crois pas.
— Mais tu
n'en es pas persuadé. Tu crois vraiment que tu vas être moins énervé en ne
venant que de temps en temps ?
— Je
t'aime.
— Je n'en
doute pas, rassure Trowa.
— Je
passe demain ?
— Oui, tu
peux garder la clef.
— Je suis
vraiment désolé.
— Tu vas
savoir dormir au QG ? s'inquiète Trowa.
— Oui, la
mission s'est bien passée, je te raconte ce que je peux demain.
— Dors
bien, lâche Trowa.
En le
regardant partir avec ses deux sacs, Trowa a le cœur brisé. Il le sait qu'ils
vont vers la fin. Lui ne sera jamais assez méticuleux pour Duo et il
n'acceptera jamais qu'il puisse laisser traîner des choses.
Pourtant,
il croyait bien que cette fois, ça allait durer. Il passe une mauvaise nuit en
réfléchissant à toutes les possibilités de cette relation comment la sauver
parce que oui, il aime Duo. Il apprécie sa droiture, sa façon d'être. Tous les
moments passés ensemble aussi bien en promenade qu'au restaurant et à manger
chez eux.
Il en
vient à la conclusion qu'il aurait dû être plus méticuleux. Qu'est-ce que ça
change de faire la vaisselle le matin, rincer l'évier et l'essuyer avec son
vieux tee-shirt, refaire le lit le matin. Il n'a qu'à mettre son réveil une
demi-heure plus tôt.
Il est
chargé de bonnes intentions à son levé qu'il applique directement. Il veut que
Duo rentre et reste. Il déjeune quand son GSM sonne, il s'étonne de voir que
c'est le numéro de Duo. Il sourit certain que la nuit a porté conseil également
à son amant.
— Tu as
passé une bonne nuit ? demande-t-il en guise de bonjour.
— Pas
vraiment, avoue Duo.
— Moi non
plus. Reviens, je vais faire des efforts, je ne laisserai plus rien traîner.
— Je te
sonnai pour ça. J'ai réfléchi et tu as raison.
Le cœur
de Trowa s'emballe, Duo va revenir, ils vont recommencer.
— Tu n'as
pas à faire des efforts, Trowa. Je n'arrive pas à changer, je vais continuer à
m'énerver. Et à chaque fois, je vais te faire du mal.
— Tu veux
qu'on arrête ?
— Je
crois que c'est plus sage. Je ne peux pas t'imposer quelque chose que je suis
incapable de faire même par amour.
— Duo !
— Je
voudrais, mais je n'y arrive pas, je suis désolé. J'espère que tu vas bientôt
trouver la personne faite pour toi.
Et la
communication s'arrête. Trowa n'en revient pas, il regarde incrédule son
téléphone. Il sent les larmes monter à ses yeux sans les retenir. Il avait
trouvé la perle rare, il le sait.
Il va
vider son café dans l'évier, et jeter sa tartine dans la poubelle, il n'a plus
le temps ni l'envie de déjeuner.
La
journée va être longue.
À Suivre…
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