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Note de l'auteur : Un peu sur le principe des nuits du FOF, je me suis lancé le défi d'écrire la suite de cette histoire avec un mot clef. C'est sûr que ce n'est pas souvent écrit en une heure.

Début d'écriture : 06/08/2015


Chapitre 25


À l'intérieur du bâtiment, il y a des hommes et des femmes en blouse blanche. On nous propose des vêtements et le moyen de prendre une douche.

Si les adultes se précipitent presque dedans, les enfants regardent tout avec de grands yeux horrifiés.

Les adultes qui ont des enfants s'en occupent. Ma sœur à la main cramponnée sur celle de Luciano pour ne pas le perdre. Romano, mon frère de dix ans et Petro ont suivi leur père comme si tout ce qu'ils vivaient pour l'instant était normal. Bearigaya discute avec Teogara sans prêter attention à ses enfants.

Petro revient vers sa sœur, son regard est angoissé.

« Ça fait beaucoup de bruit. Il y a de l'eau qui coule d'un bout de bois, explique-t-il.

- C'est une douche pour se laver, viens » dis-je.

Aliciana me suit, une femme s'interpose et nous dévisage d'un air dégoûté après avoir regardé Luciano. Nous ne sommes pas si sales.

Mon père revient seulement en pantalon en constatant qu'on ne l'a pas tous suivi.

« Albert, ne me dis pas que tu ne connais pas les douches !

- Moi bien mais pas tes enfants ! »

Bearigaya écarquille les yeux, c'est vrai que j'ai été un peu sec, mais mon père s'occupait autant de nous que ma mère quand il était à la maison. Je n'ai jamais vu Bearigaya s'occuper des siens. Toujours, Aménia ou Aliciana.

Mon père, ici présent, à l'air ravi de retrouver son monde, seulement c'est entièrement différent pour nous. Si leur univers est un peu différent pour moi, pour ceux qui sont nés en captivités, c'est l'inverse, c'est comme s'ils sortaient de l'âge de pierre tout d'un coup.

-« Oui, c'est vrai. Aliciana, tu dois aller avec les femmes, tu es trop grande pour aller avec les hommes. Tu vas jeter tout ce que tu as sur toi, ça va être incinéré. Toi aussi Albert, même ton traducteur et ton sac. Je suis désolé, tu ne pourras pas garder de souvenirs de Botergranen. Tout est fait pour qu'il n'y ait pas de contamination. Un médecin va vous examiner pour faire un bilan de santé. »

« Je dois y aller seule ? panique Aliciana.

- Tabata et les autres sont là, tu n'es pas seule. »

Ma sœur s'en va, mon père se tourne vers moi.

« Viens Albert qu'on en finisse et qu'on puisse réorganiser nos vies. »

Dans un mouvement, Bearigaya se retourne et s'en va suivi par Petro. L'angoisse monte en moi, sans traducteur, je ne vais plus comprendre grand-chose.

Teogara revient tout mouillé, il a passé un slip et s'essuie le corps.

« Albert viens. Je ne peux pas aller plus loin j'ai déjà pris ma douche. Tu es intelligent, tu vas voir ça va aller. »

Mon oncle est plus rassurant que mon père mais on a vécu tellement de choses ensemble, il me connaît mieux.

Après un profond soupir, je m'avance vers lui. Je vois des caisses où les guenilles des prisonniers et les vêtements de Teogara sont déjà. J'y mets les miennes. J'ôte mon traducteur et je souris à mon oncle qui m'attend toujours. Il me montre une direction que je prends. Lui repart vers les vestiaires. Je suppose que c'est pour finir de s'habiller.

Tous ces gens que je connais plus ou moins bien, je ne les comprends plus. Est-ce qu'on me donnera un nouveau traducteur en sortant des douches ? J'en viens à l'espérer. Mais je fais le serment en commençant à me laver avec le produit qu'on m'a donné d'apprendre rapidement la langue de mes parents.

Avec l'essuie qu'on m'a proposé, je me mets dans la file. Un homme en blouse blanche et gants de plastique examine chaque personne avant de lui faire une prise de sang. Je tiens la main de Luciano qui me suit comme mon ombre quand il n'est pas dans celle d'Aliciana.

Une femme nous peigne comme si l'on ne savait pas le faire nous-mêmes. Vu le peu de place qu'il y a entre les dents de l'outil cela doit faire mal. Il y a plusieurs jours que je ne me suis pas coiffé, depuis qu'on m'a teint les cheveux en blonds pour passer plus inaperçu.

Une partie des hommes doivent aller se faire couper les cheveux et refaire un shampoing. Je regarde dans la file des filles qui sont comme nous en sous-vêtements et c'est la même chose. Pourquoi ? Je voudrais poser la question mais on ne me comprendrait pas et je ne comprendrais pas la réponse.

C'est le tour de Gepetto, dans le peigne de la femme, je vois des petites bêtes bouger, des poux. Je comprends mieux.

Un homme que je ne connais pas vient mettre sa main sur mon épaule et me sourit. J'écarquille les yeux en reconnaissant mon père. Il a été rasé presque et n'a plus sa barbe. Romano a aussi les cheveux courts maintenant.

Est-ce qu'on coupe aussi raz les cheveux des filles ? Elles doivent aussi avoir des poux. Je suis soulagé de voir que non, elles ont une coupe carrée courte.

C'est mon tour, la femme ne trouve rien dans ma chevelure. Je peux passer chez le médecin qui m'ausculte. Il me sourit et me montre son pouce vers le haut comme mon père mime ce que je dois faire. Bearigaya me sourit aussi.

Il reste la prise de sang et je pourrais me rhabiller, comme les autres avec les vêtements qu'on nous a donnés.

Les ex-prisonniers se regroupent dans le hangar. On regarde tous à droite ou à gauche. Bearigaya garde son rôle et rassemble tout le monde.

Je le vois s'activer. Je préfère suivre le mouvement ne comprenant rien à ce qui se passe. Aliciana vient me prendre la main pour me montrer un ensemble de sept lits. Elle dépose dessus un sac de vêtements qu'on lui a donné et des jouets pour Luciano.

À l'intérieur, il y a des livres pour enfants. Je m'assois sur un couchage et prend un des bouquins. De suite, Luciano vient s'installer sur mes genoux. Le livre est en langue étrangère mais il y a beaucoup de dessins.

Pendant que je le regarde, le gamin me dit quelque chose. Je plisse le front. Il me montre un dessin. Dessus, il y a une carotte et un lapin. Il me montre le légume et il répète le mot et se frotte le ventre.

Est-ce qu'il essayerait de me donner le nom ? Je répète dans sa langue le mot et il me sourit. Il tourne la page pour me montrer un oiseau. Il insiste, je sais que c'est une cigogne mais c'est moi qui dois apprendre leur langue et non l'inverse. Aliciana ne pourra pas m'aider, elle ne connaît pas plus les animaux extérieurs que son petit frère.

Teogara finit par venir s'asseoir à côté de moi. Il me tend un nouveau traducteur. J'hésite, c'est certain que ce serait plus facile. Je n'ai pas le temps de refuser que Bearigaya le prend en main et commence à s'énerver.

Je tire la manche de mon oncle et lui montre le livre.

« C'est quoi ? »

Il plisse le front, j'insiste en tapant un peu l'image. Luciano a la même attente que moi dans le regard.

De nouveau, Teogara se tourne vers son beau-frère et le harangue. Mon père secoue la tête et s'en va.

Aliciana trie les vêtements qu'on lui a remis. Romano joue sur le sol avec une voiture. Il est émerveillé de pouvoir la faire rouler, il circule à quatre pattes en la poussant. Je trouve que c'est beau de le voir heureux pour si peu.

Luciano commence à s'agiter sur mes genoux. Je reviens en arrière et montre la carotte en la nommant dans la langue de mon oncle.

« Carotte. »

Du moins, je l'espère mais c'était un mot qui revenait souvent dans la conversation durant l'élaboration des repas.

Je tourne les pages et montre la cigogne.

« Oh ! » fait-il.

Puis il dit un mot que nous répétons Luciano et moi lentement. Teogara nous frictionne les cheveux en nous souriant. Une partie de l'après-midi, mon oncle prend le temps de nous citer les objets dessinés dans le livre. Cela amuse autant Luciano que moi. Parfois, il revient en arrière pour voir si nous avons compris et surtout retenu le mot.

Aliciana étonnée du calme de son petit frère vient voir ce que nous faisons. Elle est émerveillée par certains objets dessinés. Si je dois apprendre leur langue, eux doivent apprendre l'utilité de l'univers qui les entourera bientôt. Je me sens moins seul avec mes craintes.

Une nouvelle fois, je me dis que mon oncle ferait un meilleur père. Ce n'est pas tout de faire des enfants, il faut aussi savoir les élever, les aimer et les éduquer. Aménia et sa tendresse me manquent.

Une cloche retentit, Teogara se lève en disant quelque chose. Ma sœur et mon frère le suivent. Je veux comprendre avant de suivre comme un mouton.

Teogara revient sur ses pas comme s'il avait compris le problème. Il porte ses doigts à sa bouche et répète.

Oh ! On mange, je ne peux que lui sourire en me précipitant pour le rejoindre.

Arrivé dans la salle, je vois Aliciana et mes frères légèrement paniqués. Il y a tout le clan installé autour d'une longue table avec un banc de chaque côté. Depuis qu'ils sont nés, ils ont mangé assis sur le sol autour du feu, dormi sur le sol sur des lits de foin.

Si les lits ont eu l'air de leur plaire, manger avec des couverts n'a pas le même attrait à leurs yeux. Moi, je vais pouvoir continuer ma leçon, plus vite je saurai la langue de mes proches plus vite je pourrais à nouveau interagir avec eux.

Courageusement, Aliciana montre l'exemple et s'installe devant la table. En voyant le plat de pâtes, elle plisse du nez. C'est certain que ça ressemble à des vers de terre cuits. Ce n'est pas appétissant. Moi, je sais ce que c'est parce que l'autre fois dans la navette le cuisinier m'en avait montré mais je n'en ai pas mangé.

Pourtant cela à l'air de plaire aux adultes qui s'exclament comme des enfants devant leurs cadeaux d'anniversaire. Prenant mon courage à deux mains, je reproduis les gestes des gens autour de moi. J'entortille les pâtes sur ma fourchette et je le porte à ma bouche.

Les enfants de mon père observent ma réaction. Je leur souris, ce n'est pas mauvais et avec la sauce tomate, c'est presque bon.

Aliciana donne la becquée à Luciano qui n'arrive pas à tenir ses couverts. La voix cinglante de Bearigaya s'élève et je vois mes frères et ma sœur baisser la tête honteux. Qu'est-ce qu'il a bien pu dire pour les mettre dans cet état ? Une fois de plus Teogara vole à notre secours. Il commence à enguirlander son beau-frère. Du moins, c'est l'impression que cela me donne.

S'il a si honte que ses enfants ne savent pas utiliser des couverts et se tenir, il n'avait qu'à en fabriquer et leur apprendre dans la prison. Il n'a jamais été gêné à l'époque de les voir manger avec leurs mains.

Depuis qu'on est sorti, je ne comprends plus mon père.

À Suivre…

Chap 24 - Chap 26

Si cela vous a plu, vous pouvez m'envoyer un MP

Merci de signaler pour quelle histoire vous m'écrivez


Fin d'écriture : 24/06/2015

Le mot est Cigogne.

S'il y a une si longue période d'écriture cette fois, c'est parce que j'ai écrit deux textes pour des concours avant de pouvoir reprendre le fil du chapitre, mille excuses.

Suivant les mots que je vais tirer ou que vous me proposerez, je vais faire la suite de cette histoire. Je ne sais dans pas non plus où je vais, ni quand la suite arrivera ^_^