Note de l'auteur : Un peu sur le principe des nuits du FOF, je me suis lancé le défi d'écrire la suite de cette histoire avec un mot clef. C'est sûr que ce n'est pas souvent écrit en une heure.

Début d'écriture : 21/02/2015

Chapitre 22

Quand j'arrive à la grotte, mon père vient vers moi tout sourire. Il faut dire que j'ai également plus de deux dizaines de poissons accrochés ensemble.

Je les ai nettoyés au bord de l'eau en attendant que d'autres viennent se faire pêcher. Aménia et les autres femmes n'auront pas trop de travail.

Il y a effervescence dans la grotte, chacun prépare son sac pour le prochain départ. Teogara appellera la navette dès que nous serons hors de la ville pour ne pas créer des problèmes entre les pays.

Nous ne devrons pas survivre longtemps en si grand nombre cela n'aurait pas été facile. Et que vont faire ceux des autres grottes qui n'ont pas quelqu'un comme mon oncle pour prévenir leur pays ?

Je chasse rapidement cette idée de mon esprit. Mon père n'a pas l'air de s'en inquiéter plus que cela alors qu'il les côtoie depuis un moment. Je n'ai même pas discuté une fois avec eux.

Personnellement, je n'ai pas grand-chose ici, mon sac à dos est plein mais je pourrais y mettre le bol de Luc à l'intérieur. Il aura au moins la chance de voir l'extérieur de cette façon.

Je sais que c'est ridicule mais à mes yeux ce bol est devenu comme une réincarnation de l'âme de Luc, un moyen pour lui de vivre éternellement. Je ne le laisserai pas ici. Je le mettrais après le repas dans une poche de mon sac.

J'entends que mon père, mon oncle et Maurissino discutent de la meilleure façon de sortir. Le mieux d'après eux serait d'arriver près de la porte d'entrée par petits groupes pour ne pas attirer l'attention.

Je suis pris d'un doute, ils n'auraient pas l'intention de prévenir les deux autres cavernes ? Est-ce que je dois me mêler de cette histoire ? Peut-on sciemment laisser des humains enfermés dans ce genre d'endroit ?

J'estime que ce n'est pas mon problème. Je voulais tellement sortir que Luc en est mort. Chaque fois que j'ai voulu des réponses à des questions, un malheur m'a frappé. C'est déjà à cause de ça que j'en suis là, parce que je voulais savoir pourquoi j'étais différent.

Dehors, j'entends les monstres s'attaquer à la porte. Combien d'entre nous seront encore vivants demain soir ?

Pour ne pas trop réfléchir à tout cela, je préfère m'activer. Je me rends près des feux de cuisson où l'on me chasse, les femmes estimant que j'ai déjà fait plus que ma part en pêchant et nettoyant les poissons qui vont nous permettre de faire un bon repas.

Je sens que la fin de la journée va être longue.

C'est durant le repas du soir que j'apprends l'organisation de l'évasion du groupe. Ceux qui ont creusé le tunnel vont partir comme d'habitude puis toutes les heures par groupe de dix le reste de la grotte viendra nous retrouver à partir de onze heures.

Cela doit nous permettre de finir le travail.

La famille de mon père sera du premier groupe, le dernier préviendra les autres cavernes. C'est aussi un groupe d'hommes et femmes qui fermera la marche. Les enfants voyageront avec les parents. Il y aura plus au moins trois heures de transhumance. Cela va faire beaucoup de temps pour permettre à nos bourreaux de réagir.

Je dors mal, les bêtes me réveillent souvent. Dire que c'est sûrement ma dernière nuit ici et si tout se passe bien, même à Botergranen.

Après, je vais devoir découvrir le monde de mon oncle et mon père. Aménia est heureuse, elle dit qu'une fois chez elle, elle ira voir un médecin et qu'elle pourra peut-être remarcher. Sinon, elle aura un fauteuil roulant et sera moins un poids pour les autres.

Leur médecin serait capable de faire de tel miracle ? Je suis ébahi parce que même l'homme amputé à l'air de dire qu'il pourra avoir une nouvelle jambe. Cela me semble tout bonnement impossible.

J'aimerai pouvoir voir tout cela même si savoir que je ne reverrais plus jamais ma mère, mon père et mes frères me blessent. J'aurai tellement de retard sur tout le monde que j'aurai encore l'impression d'être un étranger.

Ce sont toutes les pensées qui me traversent l'esprit chaque fois que je me réveille.

µµµ

Décidément, cela devient une habitude, Teogara vient me réveiller en me secouant. La grotte est ouverte et le déjeuner préparé.

-« N'oublie rien de ce que tu veux emmener, nous ne reviendrons pas » me dit-il.

J'admire sa foi dans notre entreprise. Une fois le repas, qui se compose d'un bouillon de légumes, est englouti nous partons.

Quand nous arrivons, rien n'a bougé. Nous pouvons nous remettre au travail, dégager les morceaux de joncs qui cachent l'entrée. Puis armé du burin, une planche et le seau j'entre dans le trou pour continuer à creuser.

Cinquante centimètres légèrement vers le haut puis il faudra dégager notre sortie. Maurissino m'a déjà dit qu'il s'en chargerait. Il est plus apte au combat. Il a été militaire avant de se faire enfermer dans cette prison.

Nous avons descendu trois marches avec Teogara, ça doit faire une hauteur de soixante centimètres. Je commence à creuser vers le haut, le plus longtemps que je peux.

Quand le seau est plein, je le tends à mon oncle qui va le vider dehors.

Au moment où Maurissimo prend la relève, je vois le petit groupe arriver. Amenia est portée sur le dos de mon père. Aliciana est lourdement chargée ainsi que mes frères, vient ensuite Benotito.

Je décide d'aller donner un coup de main à ma famille. J'ai été si souvent en dehors de la caverne que je ne connais pas la moitié des gens qui vont fuir avec nous.

Aliciana, pliant sur le poids de son bagage, me sourit quand j'arrive. Je veux un peu la décharger mais elle me dit :

« Si tu pouvais porter Luciano, il rechigne à avancer et ralenti tout le monde. »

J'attrape mon petit frère et le met sur ma hanche. Il est plus léger qu'une plume. Cela doit lui faire une longue promenade, lui qui ne s'éloigne jamais de la caverne.

« Vous avez déjà percé ? me demande Bearigaya.

- Pas quand je suis parti. Mais on creusait vers le haut. Je viens de réaliser, on doit marcher à quatre pattes dans le couloir, comment va faire Amenia ?

- Ne te tracasse pas, me dit-elle. J'ai pris ma couverture, ton père me tirera. S'il faut, Aliciana me poussera et j'aiderai de mes mains. Je veux sortir, même si je dois ramper sur mes coudes, je sortirai.

- Pour qu'on puisse partir plus vite, je porterai Luciano, proposais-je.

- Dès que tout notre groupe est sorti, nous aurons fait le plus dur que les autres se débrouillent. Quand je serai dans le vaisseau, j'enverrai un message à tous les pays. Ils décideront s'ils envoient de l'aide aux leurs. Je ne sais même pas s'ils vont tenter leur chance, expose mon père.

- Les autres n'ont jamais fait des tentatives pour sortir ? demandais-je.

- Pas à ce que je sache. » Répond Bearigaya en réajustant sa femme sur son dos.

Quand nous arrivons près de Teogora, on voit au loin le deuxième groupe arriver. Luciano a vraiment ralenti le groupe de mon père.

Ce dernier dépose délicatement sa femme près de l'entrée et va donner un coup de main à Maurissimo.

Je ramasse les joncs et fait un petit bonhomme avec eux que je donne à Luciano assis bien sagement à côté de sa mère.

Le deuxième groupe vient d'arriver quand mon père lance :

« Préparez-vous, on va percer, les hommes en premier, sortez vos armes. »

Est-ce que je suis considéré comme un homme ? Je sors mon couteau multifonction et je m'avance.

« Si tu t'occupais d'Amenia et de la faire sortir. Il serait tant que les autres groupes arrivent, me dit mon père en regardant l'horizon.

- Je m'occuperais d'Amenia. On peut aussi attendre tout le monde avant de percer, proposais-je.

- C'est une bonne idée, m'appuie Amenia. Attendons, c'est le plus sage. »

Je range mon couteau dans ma poche. L'attente va être longue.

À Suivre…

Chap 21 - Chap 23

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Fin d'écriture : 05/03/20115

Le mot est poche

Suivant les mots que je vais tirer ou que vous me proposerez, je vais faire la suite de cette histoire. Je ne sais dans pas non plus où je vais, ni quand la suite arrivera ^_^